En 1994, un album a change l’histoire du métal… Non je ne vous parle pas de l’album éponyme de KoRn, mais de ‘Burn My Eyes‘, le premier LP de Machine Head.
Robb Flynn, ex-Vio-Lence, s’est entouré de 2 de ses amis de longue date (Adam Duce à la basse et Logan Madder au lead guitar), ainsi que de Chris Kontos à la batterie pour accoucher de son bébé, après plus de 2 ans et demi de composition.
A la première écoute, c’est la claque directe ! ‘Davidian‘, avec son célèbre roulement de batterie et son riff métallique vous cloue sur place pendant près de 4 minutes, avant qu’une rythmique d’une lourdeur extrême finisse de vous achever… Les morceaux passent, et on ne s’ennuie pas une seconde. ‘Old‘ possède un riff super dynamique, ainsi qu’un refrain très mélodique qui fait le bonheur des fans en concert.
Le groupe est stupéfiant de maîtrise. Sur ‘The Rage To Overcome‘, Chris Kontos (limogé en 1995) fait preuve de sa maestria lors d’une intro quasi-tribale. Logan Madder (futur ex-membre de Soulfly et Medication) assure comme un fou sur les solos (‘Death Church‘) et sur les intros en harmoniques (‘A Nation On Fire‘, ‘I’m Your God Now‘), alors qu’Adam Duce (surnommé ‘le viking’ en raison de son look) délivre de superbes lignes de basse (‘Death Church‘) ainsi que des choeurs agressifs sur une bonne moitié de l’album. Mais Machine Head, ce sont avant tous les riffs heavy/thrash surpuissants de Robb Flynn, et cette voix si particulière, quasi-nasale, qui dégage une puissance phénoménale (malgré des textes un peu stupides…). Le ‘général Flynn‘ s’essaie même à quelques phrasés rappés sur ‘A Thousand Lies‘… (ce qui n’a pas créé de polémique comme en 1999, à la sortie de The Burning Red)
Sur cet album complet et avant-gardiste, on trouve aussi bien des monstres de vitesse (‘Blood For Blood‘) que des ballades heavy se terminant par un déluge de décibels (‘None But My Own‘, ‘A Nation On Fire‘) : le rythme varie donc énormément, comme en atteste la fin de ‘A Thousand Lies‘, tournant au ralenti après avoir atteint des sommets de vitesse. Il n’y a absolument rien a jeter sur les 11 titres du CD. En ce qui concerne le son, le mix est tout simplement monstrueux : la galette a en effet été produite par Colin Richardson, réputé pour mettre en avant les guitares très lourdes (ex : Fear Factory). La batterie est claquante, la basse est agressive à souhait et les guitares sont extrêmement heavy.
Signé par le label Roadrunner, Machine Head s’est vite fait un nom avec cet album de génie. Grâce au bouche-à-oreille et aux nombreux concerts intenses du groupe (je sais de quoi je parle pour avoir survécu à l’une de leurs prestations), le succès est rapidement venu aux USA et surtout en Europe, où ‘Burn My Eyes‘ est devenu le plus gros succès pour un disque indépendant (record désormais détenu par SlipKnoT). Digne héritier de Slayer (avec qui ils ont tourné en 1994) pour la vitesse d’exécution et sa puissance phénoménale en live, le groupe de la Bay Area joue cependant dans un registre plus heavy que la bande à Kerry King. Avec ‘Burn My Eyes‘, MH est parti très (trop ?) fort, en établissant un nouveau standard en terme de métal, de thrash et de heavy, comme Metallica en son temps. Bref, cet album est un véritable petit bijou, qui vous foutra toujours une grosse claque, même après des années intensives d’écoute. C’est le signe des grands albums.