Ceux qui se sont déjà rendus au Ninkasi Kao à Lyon savent que la salle fait partie d’une grande brasserie servant de bon burgers à la fourme d’Ambert ou au St Marcelin et des frites à l’ancienne dont la dégustation m’a fait louper nombre de premières parties. En ce soir du 22 mars, c’est No Shangsa qui en fait les frais. Tant pis. Je rejoins mon collègue chevelu au moment où The Amsterdam Redlight District commence son set. Dans un genre de hardcore / metal propret très en vogue ces dernières années (Every Time I Die, August Burns Red, Comeback Kid), le quintet se défend bien. Bonne présence sur scène, bonne patate tout en restant carré. On n’atteint pas les sommets d’un Sna-Fu en live mais il y a du potentiel. Il faudra néanmoins songer à régler un gros problème : les compos sont très stéréotypées. Et ce n’est pas le torse de surfeur huilé (hmm…) du chanteur ni un Wall of Death particulièrement ravageur (un coude cassé et quelques nez en sang, tout de même) qui masqueront cet état de fait.
Le changement de plateau me permet d’observer quelque peu le public : Une majorité de lycéens avec une bonne proportion de filles. Avec mon pote, on fait carrément grabataire. Mais si nous sommes là, c’est que nous sommes restés jeunes dans nos têtes… (Soupirs) (Pleurs) Bah, on se vengera au concert de Lofofora, ‘y aura que des vieux !
A peine le temps de se rincer la gorge à la bière que les lumières s’éteignent. La musique d’intro de Star Wars retentit, et le fameux prompteur déroulant cher à la saga est projeté sur l’écran géant au fond de la scène. Le texte débite de l’ânerie au kilomètre à base de Pôle Empire et de Jedi de l’Intermittence. Le groupe se pointe enfin déguisé en Stormtrooper, (dont un à crête) et Fetus (chant/guitare) en Dark Vador étrangle par la Force un roadie qui passait par là (Martin de Kiemsa). La soirée est lancée : ce sera déconne, jeux de mots foireux et gentils pogos. On a plus l’impression d’être devant un spectacle comique que devant un concert, mais on ne s’en plaindra pas, on est aussi là pour se marrer.
Ultra Vomit partage avec les Fatals Picards (enfin, tant que Ivan en faisait partie) la faculté de parodier brillamment des styles particuliers de musiques, que ce soit le neo-metal, le hardcore façon Hatebreed, le death metal chaotique ou même le rock’n roll façon Motorhead. Les nantais alternent efficacement ces parodies avec des titres de franche gaudriole, à la gloire de la pédophilie, des canards, de la nécrophilie, des sex shop ou de Jack Chirac (??). A vrai dire, il ne reste plus grand chose du grindcore des débuts du groupe, si ce n’est un petit medley pour les anciens fans et une propension à enchaîner rapidement des titres très courts.
Les 4 fantastiques se plaisent à interagir avec le public (affectueusement renommés « clients ») que ce soit en lui faisant imiter des sons de batteries, en dédicaçant à un jeune homme le titre Pauvre connard pour son anniversaire, ou en organisant un blind-test de reprise de générique de dessin animés.
Une heure et demie de show et de bonne ambiance conclue par un générique de fin de Star Wars remanié pour l’occasion. Le fait que le spectacle soit très préparé n’a pas nui à la spontanéité du groupe. Un bon point pour Ultra Vomit dont on attend sereinement le prochain livre de blague album.