Karma To Burn ✖︎ Le Saint des seins ✖︎ Toulouse

C’est (malheureusement) un jeudi soir sur la place St Pierre qu’a lieu le passage toulousain de Karma To Burn, accompagné des marseillais de Rescue Rangers et du couple de Jucifer. Enfin d’après l’ordre de passage et le ticket, c’est plutôt Jucifer accompagné de Karma To Burn et Rescue Rangers. Pour la précision. Mais ça ne change pas le thème de la soirée : du gros son ! C’est aussi la dernière date de cette tournée française de Karma To Burn, revenu faire un petit coucou à quelques villes depuis leur passage au dernier Hellfest.

J’arrive malheureusement à la bourre, puisqu’à 20h Rescue Rangers est déjà sur la scène du Saint des Seins à balancer du riff. Vraiment pas grand monde en ce début de soirée, une vingtaine de personnes se remuent à 2m de la scène. C’est clairement l’avantage du Saint des Seins : pouvoir se coller au groupe en sirotant tranquillement une bière. Le son n’est pas vraiment parfait, mais on a là un très bon compromis entre des affiches de qualité (et ça ne va qu’en s’améliorant) et une très bonne proximité. Je rejoins donc la pinte à la main les quelques rangs de connaisseurs formés devant les trois Rescue Rangers. Et je rentre très vite dedans. Je ne suis pas totalement newbie non plus puisque j’ai jeté un bon coup d’oreille à l’album suite à la news de l’ami FooFree sur leur titre avec Nick Oliveri. Et comme on a surtout droit à des titres dudit album, je ne suis pas dépaysé. Je retrouve facilement les refrains et les riffs, le tout gagnant forcément en puissance. C’est donc avec joie que je reçois ces belles giclées furibondes directement dans les tympans ! Je prends d’ailleurs note d’enfin investir dans des bouchons, le son du Saint des Seins étant plutôt élevé. Et comme les gars de Toulouse Hardcore Shows/Unholy Dawn/Noise, organisateurs de la soirée, le scandent à l’entrée : ce soir, ça tire les cheveux !

Après une belle prestation, s’en est fini pour les Rescue Rangers qui remballent déjà (ça m’apprendra à arriver à l’heure), après avoir chaleureusement remercié le public, l’organisation et la salle. Pascal le chanteur reçoit même une petite tape sur l’épaule de la part de Rich Mullins de Karma To Burn, le genre de geste qui doit faire sacrément plaisir. J’en profite pour faire un petit tour au merchandising, les prix étant attractifs (15€ les deux Rescue Rangers, 20€ pour « Almost Heathen » & « Wild, Wonderful Purgatory » des Karma To Burn). L’occasion également d’échanger deux mots avec le sympathique Pascal, bien plus tranquille que 10mn plus tôt où il gueulait « Creeper ! » sur scène. Nidri a tout juste le temps d’arriver que Karma To Burn démarre son set.

Le Saint des Seins a eu le temps de se remplir un peu, mais, et c’est tant mieux, on est bien loin de l’affluence d’un samedi soir. On sent tout de même que Karma To Burn est attendu et apprécié car il ne faut attendre que quelques secondes pour que l’ambiance et la température montent d’un cran. C’est en partie grâce à un William Mecum tout en teasing qui cherche la foule avec un regard perçant, accompagné de gestes et postures du genre « tu le sens bien mon riff ?! ». Au contraire, il suffit de tourner le regard sur la gauche pour apprécier la joie de vivre de Rich Mullins : sourire jusqu’aux oreilles et grande décontraction, je n’ai jamais vu un artiste qui montrait autant de plaisir à jouer. Et pendant ce temps, Rob Oswald et son look de clodo du quartier tabasse sa batterie avec des gestes d’orang-outan. Mention spéciale à la cymbale à 2m au-dessus du reste. On se rend bien compte sur scène que Karma To Burn c’est évidemment du bon gros riff, mais pas que. La batterie a aussi une grande influence et permet de joliment ficeler le tout. C’est très rentre dedans mais bourré de nuances et de variations, un marteau de guerre finement ciselé en somme. Les titres défilent vite, mais on se fout un peu des numéros, on recherche surtout les sensations qui sont bien présentes. On est une bonne grosse dizaine à headbanger et les premiers rangs se remuent pas mal. Quasiment aucun mot échangé avec le public, mais rien de choquant et on ne se vexe pas car la puissance est au rendez-vous. Pour finir, on a droit à quelques lâchés de cymbale sur le sol de la part de Rob pour accompagner les accords qui clôturent le set un peu court du groupe. Tout est très vite remballé pour laisser la place aux suivants. Pendant le dernier intermède, Rich Mullins vient gérer lui-même le merchandising et c’est l’occasion de tâter de sa gentillesse. Toujours un sourire énorme collé aux lèvres, il dit oui à tout ! Mais je suis resté sage puisque, je m’en suis tenu aux dédicaces et photos. La palme du mec le plus gentil du monde lui revient donc haut la main.

C’est un peu dommage mais on ne laissera pas vraiment sa chance à Jucifer : les oreilles sont déjà bien chargées, le bilan de la soirée est ultra positif et les premiers accords ne nous ont pas vraiment emballé (mais ont confirmé l’approche de la surdité à grands pas). Même s’il n’est pas tard, on préfère donc en rester sur une magnifique soirée stoner, de quoi être calmé et comblé pour quelques jours. Félicitations aux organisateurs et au Saint des Seins.