3 ans après un passage réussi à l’Aéronef, Bat for Lashes repasse par Lille en fin de tournée européenne. c’est un doux euphémisme de dire que Race Horses n’aura pas enflammé la foule en première partie. Avec un chanteur hybride entre Jarvis Cocker et Mireille Mathieu et un son très « tagada tsouin tsouin », ils repartiront d’ailleurs sans même dire au revoir. Preuve que si hostilité il n’y a pas eu, l’indifférence qu’ils ont suscité était bien palpable.
La scénographie de Bat for Lashes était déjà en place avec un fond de plage et des cartons en bord de scène évoquant le décor du dernier clip « All Your Gold ». Quelques lampions font le reste du boulot pour un éclairage moins tamisé qu’auparavant. La différence avec la tournée précédente, c’est aussi l’assurance de sa chanteuse qui affiche un grand sourire en permanence et qui tient sa scène avec aisance. Elle bouge dans tous les sens, harangue la foule et même si sa musique ne prête pas au pogo, on sent qu’elle fait tout pour qu’elle gagne en dynamisme en live. Une petite fille qui aime jouer avec sa robe Vivienne Westwood au dos nu qui nous permet de voir danser ses omoplates. Sans s’employer vraiment, elle sort ses notes avec une facilité et une justesse déconcertante. On peut la soupçonner de s’être tirer la couverture. Comme en juge l’espace dont elle dispose sur scène comparativement à ses musiciens un peu serrés. Ou encore la déception masculine de la soirée : le groupe a changé depuis la dernière tournée. Entièrement féminin à l’exception d’un percussionniste sur la tournée « Two Suns », c’est l’inverse qui se produit ici avec une seule demoiselle au compteur. Un détail bien sûr, qui ne fait que renforcer les regards sur la charismatique Natasha et qui donne l’impression parfois de voir des musiciens un peu « bridés ». Pourtant, le tout fonctionne comme par magie.
La setlist pioche allègrement dans le dernier album avec 7 morceaux sur 15, « Fur & Gold » n’étant représenté que par 2 fois. Le titre qui l’a fait connaître, « What a Girl to do », est lui bel et bien là. Les bons moments de « The Haunted Man » le demeurent en live, comme « Laura » pleine d’intensité accompagné d’un unique piano ou l’excellent titre éponyme où Natasha brandira une sorte de transistor au-dessus de sa tête. Le tube « Daniel » ferme la marche et peut se targuer d’être le passage le plus dansant d’une jolie soirée qui aura fait la part belle aux couples.
Avec un équilibre malin entre les morceaux dansants et ses balades, on nous emmène tranquillement le long des 15 morceaux d’un set qu’on aurait aimer plus long de 2-3 titres. Même si on peut appréhender ce type de concert en pensant bâiller, le doute s’est vite envolé grâce à la capacité du groupe à retranscrire fidèlement ses compositions. La voix cristalline, puissante et l’interprétation sensuelle de sa chanteuse faisant le reste.
On remercie Laëtitia et EMI Music pour leur disponibilité et leur sympathie.
Setlist
Lilies
What a girl to do
Glass
Travelling Woman
Oh Yeah
All Your Gold
Horses of the Sun
Horse and I
Laura
Lumen
Prescilla
Sleep Alone
Pearl’s Dream
The Haunted Man
Daniel