5 danois en vadrouille à Courtrai s’arrêtent à De Kreun. Le groupe, qui a signé son quatrième album Piramida l’an passé, remplit les scènes en voguant entre Bristol, le Trabendo et la Route du Rock. Anna Von Hausswolff assure la première partie : un trio bruitiste qui ravit les foules et permet à tous de déguster sa Chimay sans se boucher les oreilles.
Eftkerlang en live, c’est à boire et à manger. Un set qui commence parfaitement avec 2 morceaux compacts « Hollow Mountain » et « Apples ». Comme le fringant bassiste à la pornstache affûté, le port de pilosité faciale au-dessous du nez est fortement recommandé dans le public quitte à s’aider d’un postiche. On est plongé dans une ambiance feutrée avec un chanteur tiré à quatre épingles à l’organe grave qui se balade sur scène avec des allures de dandy et qui s’amuse à regarder son groupe s’affairer le gobelet à la main. Dans un tout autre registre, une chanteuse au parcours classique enchaîne les envolées aigues avec une facilité déconcertante. Cette entrée en matière est trompeuse et mise à mal. Le charme n’opère pas de la même manière dans la suite : ponts à rallonges et gimmicks fatigants entachent une prestation bien exécutée mais un peu énervante.
Pourtant, le groupe est communicant. Des anecdotes sur le prix de l’immobilier et ses envies d’investir dans cette ville « médiévale », un laïus sur un débardeur aux odeurs fortes récupéré d’une fan en Angleterre, un anniversaire fêté, le chanteur n’est pas avare en histoires et ne monopolise pas le micro uniquement pour ses vocalises. De souvenir, je ne me souviens pas avoir vu un frontman aussi bavard. On observe un autre phénomène assez rare : le public diminue au fil du temps. Sur les derniers titres et sans attendre le rappel, on passe d’une salle quasi-pleine à des allées plus parsemées. Malgré ça, ceux qui restent sont dedans et les applaudissements sont nourris. Au moment du rappel, le groupe fait le ménage en proposant un morceau dépouillé juste accompagné d’une guitare et de quelques percussions. Un registre où ils sont à l’aise et qui donne envie d’en entendre plus sous cette forme.
Dommage qu’il ait fallu attendre le dernier titre pour le découvrir. En allant à l’essentiel, Efterklang aurait gagné en qualité et en simplicité. En soignant leur entrée et leur sortie, ils nous font oublier les longueurs de leur set et nous font repartir avec le sourire.