Trois groupes au programme de ce vendredi soir chargé que le Grand Mix nous a préparé. Pour commencer, Valleys nous accueille avec un son trop fort et agressif qui n’a rien à voir avec leur musique. Basé sur des samplers et très aérien, le duo de Montréal qui a pourtant su donner de belles prestations pour les collègues de La Blogothèque, n’arrive pas à nous passionner. Les compos ne sont pas forcément à mettre en cause mais on s’ennuie poliment et eux se cachent derrière leurs cheveux. Une demie-heure qui ne restera pas dans les mémoires qui pourtant donne envie de leur offrir une seconde chance sur album.
La salle se remplit et les caméras d’Arte Live Web pointent le bout de leur objectif pour préparer l’arrivée de PVT. J’avais vu les Australiens dans ce même lieu il y a plus de 2 ans lors du festival Radar et leur concert ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable. Pire, ils avaient l’air de mauvais coucheurs et ne respiraient pas la sympathie. Cette année, l’album « Homosapien » laissait plus de place au chant et aux mélodies et le live va lui aussi vers quelque chose de plus organique. Un trio guitare/clavier/batterie entre électro et rock indé qui tire grande force de la voix impeccable de son chanteur et de son clavieriste sous sels de bains. Relookés en hipster avec des coupes de cheveux rasés sur les côtés et longues mèches frisottantes sur le front, les PVT prennent possession des lieux en quelques minutes. Le dernier album prend les 3/4 du set et le groupe navigue avec efficacité et décontraction dans sa discographie. Plaisant, dansant et sans bavures, me voilà définitivement réconcilié et prêt à réécouter au plus vite leurs disques. Pour toi cher lecteur qui ne connaît pas, on te conseille de te jeter sur Window, Vertigo et Evolution.
Les Suuns récupèrent un public chauffé à blanc et nous prépare avec une suprenante musique orientale en guise de prélude. Une assemblée qui étonne par le nombre de filles au mètre carré. Bonhommes célibataires en quêtes de jolies mélomanes, tu peux surveiller les dates du groupe ! Ca tombe bien, ils seront à peu près partout jusqu’à la fin de l’été avec des lives déjà prévus aux Nuits Secrètes, à Rock Herck en Belgique ou à Rock en Seine. Après une longue intro instrumentale et un démarrage à la cool sur « Music Won’t Save You », le groupe se résout enfin à faire sonner les amplis et autant dire qu’on n’est pas déçus. Le chanteur, qui pourrait être un cousin proche des frères Gallagher, est un mange-micro de première mais cela convient parfaitement à son style chuchoté si particulier. Il est marrant de constater que toute la bande sur scène à présent s’amusait tranquillement dans la fosse avec le reste du public quelques minutes avant pendant les prestations précédentes. Comme l’unique mec en marcel de la salle qui s’avèrera être le batteur. Aussi envoûtant, malsain et chaloupé que sur album, Suuns ne déçoit pas. Si « Images du Futur » est sans hésitation l’un des albums de l’année, la version live en fait de même. A part une « Edie’s Dream » interminable et un rappel gag d’une seule chanson (une cover de Brigitte Fontaine !!!), le carton est total et on reprendra volontiers une nouvelle dose de riffs entêtants cet été.