Second jour de Main Square et j’avoue, la grande crainte, c’est l’annonce de l’alerte orages sur la région.
On s’équipe donc en conséquence et surtout de quoi couvrir le matériel ! Nan parce que vous n’avez pas idée du nombre d’enfants que j’ai dû exploiter pour avoir tout ce matériel.
J’avoue je ne suis pas parti bien tard car aujourd’hui, de façon assez surprenante, ce sont les Triggerfinger qui ouvrent. Et oui, direct un groupe digne d’une tête d’affiche ! Le trio belge ne va pas décevoir, stylés, les musiciens balancent du lourd sur la Main Stage avec un public déjà bien présent pour cette ouverture. Tout en classe, les anversois ne se ménagent pas pour chauffer l’ancienne enceinte militaire de son rock bluesy bien gras. Bonne idée du jour, ENFIN et malgré une scène encore plus haute que l’an dernier, je peux voir Mario Goossens de la fosse (complainte de privilégié, je vous l’accorde), la batterie étant au même niveau que ses deux compères et avouons qu’il assure tout autant le show qu’un Ruben Block. Il faut dire qu’aucun des trois musiciens ne semble bouder son plaisir et le jeu de scène s’en ressent. Énergie, gros son et plaisir semblent être les maitres mots de ce set. Je n’ai malheureusement pas le temps d’observer tout le set car je dois me rendre côté Green Room pour photographier 21 Pilots. Reste néanmoins une certitude, c’est que Triggerfinger aura fait forte impression à l’ensemble de mes collègues photographes et au public. Pour revenir aux pilotes, à en croire l’appli iPhone du MSF, j’y apprends que le groupe est un mélange de rock parfois qualifié de rock chrétien pour les paroles mais aussi déviant vers le hip hop. Tout un programme ! Sur scène, le duo batterie (Josh Dun) – voix/clavier (Tyler Joseph) évolue masqué, changeant même de costume entre les titres, il n’y aura bien que le frontman qui finira par tomber le masque afin de goûter un peu plus encore sa popularité devant un public relativement jeune et totalement acquis à leur cause. De mon côté, j’ai trouvé que le groupe sonnait entre 30 Seconds To Mars et Linkin Park pour les phrasées plus rap. Pas forcément ma came mais j’avoue que le batteur m’a véritablement impressionné. Josh Dun est un hyper actif ne tenant pas en place sur son siège et matraquant avec une rare force sa batterie ! Belle baffe de la part du musicien.
Retour sur la Main Stage avec Imagine Dragons. Et si le public semble être venu en masse pour cette « révélation » du moment, je dois dire que j’ai un peu de mal avec ces groupes Coca-Cola. Mais si, vous savez, ces groupes qui vous vendent du bonheur en singles telle une palette de cannettes. Parce qu’au final, c’est assez léger tout ça et ressemble plus à un ersatz de Coldplay, eux-même ersatz de U2 (ersatz d’eux-mêmes ces dernières années). Oui, les titres avec des paroles telles que « Nobody else can take me higher » ou encore « I’m on top of the world » du très cul cul même titre avec une intro à base de « il y a 5 ans j’écrivais ça et si on m’avait dit qu’il m’emmènerait jusqu’en France, je n’y aurais jamais cru« , ça sent bon la musique FM qui ne fâchera aucunement ta maman mais c’est quand même pas bien ouf. Bon, rien de bien méchant mais j’avoue que j’ai profité du set pour manger mon américain saucisse (normal) tranquille. Vous l’aurez compris, la boisson étant offerte par le groupe.
Avant la fin du set, je me rends à la Green Room où nous attendent les Bombay Bicycle Club, enfin, plutôt où on attend les BBC. Car c’est avec un retard de 20mn qu’ils débarquent, un manque de ponctualité qui va coûter cher au final car à peine en place pour photographier les premiers titres que des gouttes de pluie se font sentir. Confiant, entre photographes, on se regarde un peu les uns les autres « haaa« . À peine ai-je le temps d’envisager de recouvrir l’appareil photo que c’est une pluie diluvienne qui s’abat ! Ni une, ni deux, les [s]femmes[/s] photographes et les [s]enfants[/s] photographes d’abord !!! Direction le dessous de la scène pendant que le public se fait, lui, bien saucer. Vengeance quand je pense à ce petit effronté du premier rang qui nous lâchait « ha bah oui la pluie ça mouille les mecs » alors qu’on allait protéger notre matériel. Et c’est donc du dessous de la scène que j’ai vu les trombes d’eau s’abattre sur le public de la seconde scène du MSF. Et malgré les notes entendues, impossible finalement de juger le set d’un groupe ayant pourtant bonne presse. Dommage.
Le temps se calmant quelque peu, on rejoint la scène principale pour Franz Ferdinand. Rejoignant la fosse quelque peu submergée, je tente une petite vanne pour détendre les premiers rangs du public qui attendaient patiemment sous la flotte (je fais ça par compassion pour la plèbe) mais faut croire que les fans sont colère donc ça rigole pas vraiment. Ha… Bon… Désolé, mes excuses. En parlant du public, j’avoue l’avoir trouvé plutôt sage cette année, pas autant d’exubérance que l’an dernier, que ce soit sur le jeudi pour la journée métal comme le vendredi. Les costumes n’étaient pas légion et l’ambiance ne m’a pas toujours semblé aussi décontract’ que l’an dernier. À croire qu’on ne peut plus perdre un quart de finale de coupe du monde sans que les gens fassent la gueule. Bref ! Les fringants écossais vont livrer une presta bien carrée, enthousiasmante par moment car il faut dire qu’ils ne manquent pas de tubes, entre « Evil Eye« , « Take Me Out » ou encore « This Fire« , on s’emmerde pas vraiment. C’est assez efficace sur le fond mais sur la forme, j’avoue avoir été un chouia déçu par le jeu de scène même du groupe. Avec des titres aussi punchy, je m’attendais à voir le groupe remuant mais finalement, Alex Kapranos et ses compères ont été bien sages, très souvent statiques. Un peu trop et au final, car l’impression générale aura été mitigée. Malheureusement, ce ne sera pas la seule grosse formation à décevoir aujourd’hui.
Départ pour la Green Room, c’est Anna Calvi qui prend la relève, la seconde scène du festival est loin d’être blindée comme si cela ne pouvait rencontrer son public à cette heure de la journée. Il faut dire que si la voix de la chanteuse est assurée et puissante, scéniquement c’est déjà plus calme que tout ce que l’on a pu voir et ce, alors que la chanteuse est programmée à 21h35 ! Pas sûr que l’horaire soit en totale adéquation. Cela n’enlève rien au charme d’Anna (un brin trop statique, elle aussi) mais insensible musicalement à celle-ci, je ne m’attarde pas trop et me rend rapidement sur la première scène. Les Black Keys devant prendre possession de la Main Stage pour 1h30 de show. Problème, Dan Auerbach et Patrick Carney semblent presque perdus sur cette immense scène et ça va véritablement se ressentir. Peu de jeu de scène, de mise en scène lumière, des écrans géants quelque peu défaillants, des musiciens semblant jouer l’un pour l’autre sans trop d’attention pour un public pourtant bien présent. Au final et malgré les possibilités d’enflammer le public avec certains tubes, il aura fallu attendre le rappel sur l’excellente « Little Black Submarines » pour se réveiller. Oui, pour se réveiller parce que j’en étais même à me demander si quelqu’un les avait prévenus de la longueur de la programmation, ils semblaient prêts à plier bagage au bout d’une heure. Première fois que je ressens un rappel comme un presque oubli (« ha oui, merde, c’est 1h30 qu’on avait dit mais on va rater la première mi-temps de Brésil – Colombie« )? Un rappel qui fut pourtant LE vrai morceau de bravoure du set. Petite déception donc car la réaction est trop tardive.
Pour finir la journée, j’ai zappé Woodkid. Comme ça. Hop ! J’ai jamais accroché musicalement ou visuellement et comme je ne suis pas accrédité, j’ai voulu marquer mon mécontentement. Nul doute qu’il s’en souviendra. Je décide néanmoins de rester [s]pour me foutre[/s] voir un bout de Skrillex sauf que l’américain ne fait pas dans la demi-mesure. Une énorme toile tendue masque la scène avec un visage d’extra-terrestre géant, ce n’est qu’en tombant qu’il révèlera ensuite la « table » de mixage de Sonny Moore. Un truc tout en nuances, une table minimaliste pour faire place à la musique MAIS NON GROS ! IL EST VENU AVEC UN PUTAIN DE VAISSEAU SPATIAL ! Le mec mixe depuis un PUTAIN de vaisseau spatial façon R-Type II qui te bouffe le plus gros de la scène tant il est énorme. Lasers dedans nos faces, basses sol-air à tête chercheuse que les pro-russes ukrainiens lui envieraient, vidéos de visuels 90’s façon gif hypnotiques en fond de scène (on s’attend presque à se faire rickroller), clairement, ça envoie du lourd et alors que je m’attendais à un vulgaire mix à base de WAWAWAAA BOWOWOW (comprendre dubstep), le son m’a semblé plus « nuancé » et moins empreint de ces clichés sonores. Bon par contre, c’est pas très subtil à base de « I want to see your fuckin hands in the air« , de casque Beats qui témoigne d’un amour sans fin pour les basses ou encore d’énormes jets de fumée façon 14 juillet MAIS j’avoue que ça m’a un peu soufflé cette débauche d’énergie/effets/basse !
Bon, je suis quand même parti avant la fin du set. Faut pas déconner. Mais ce con a su m’impressionner et c’était pas gagné. Au final, c’est donc une journée un peu dissonante en termes de prog’ qui nous aura été offertes avec quelques déceptions et c’est clairement Triggerfinger qui aura illuminé cette pluvieuse journée de son set endiablé. Clairement à revoir en Septembre au Grand Mix à Tourcoing. Ha oui. C’est complet si jamais.
Pour cette seconde journée, comme les suivantes, je tiens à remercier LiveNation et bien évidemment Myriam pour l’accréditation au festival.
[u]Setlists[/u]Triggerfinger
Game
By Absence of the Sun
On My Knees
Perfect Match
My Baby’s Got a Gun
Camaro
Let It Ride
All This Dancin’ Around
Cherry
Twenty One Pilots
Guns for Hands
Holding on to You
House of Gold
Semi-Automatic
The Run and Go
Car Radio
Trees
Imagine Dragons
Coca Cola Cherry
Coca Cola Zéro
Coca Cola Light
Coca Cola Vanille
Coca Coal Citron
Coca Cola Top Of The World
Bombay Bicycle Club
Overdone
It’s Alright Now
Shuffle
Lights Out, Words Gone
Come To
What If
Evening/Morning
How Can You Swallow So Much Sleep
Home By Now
Feel
Luna
Always Like This
Carry Me
Franz Ferdinand
Right Action
The Dark of the Matinée
No You Girls
Tell Her Tonight
Do You Want To
Evil Eye
The Fallen
Walk Away
Stand on the Horizon
Can’t Stop Feeling
Auf Achse
Michael
Bullet
Take Me Out
Love Illumination
Ulysses
Goodbye Lovers & Friends
This Fire
Anna Calvi
Suzanne & I
Eliza
Suddenly
Cry
Rider to the Sea
Blackout
I’ll Be Your Man
Carry Me Over
Desire
Love Won’t Be Leaving
Jezebel
The Black Keys
Dead and Gone
Next Girl
Run Right Back
Same Old Thing
Gold on the Ceiling
It’s Up to You Now
Strange Times
Money Maker
Bullet in the Brain
Turn Blue
Howlin’ for You
Nova Baby
Gotta Get Away
She’s Long Gone
Tighten Up
Fever
Lonely Boy
Encore:
Little Black Submarines
I Got Mine