King Gizzard & The Lizard Wizard ✖︎ La Machine du Moulin Rouge ✖︎ Paris

Après une interview avec les King Gizzard and the Lizard Wizard au bar, la soirée commence avec Wall Eyed chopé en cours de route dans le sous-sol climatisé de la Machine. Ultra eighties dans le son, le groupe débute la soirée efficacement même si nos esprits ne sont pas encore totalement prêts pour les écouter attentivement.

Rendez-vous essuie les plâtres rapidement sur la grande scène en assurant un set efficace et fugace. Mais encore une fois, il faudra attendre la première tête d’affiche pour être capté. Avec un détour aux toilettes, on entend déjà du son sortir du sous-sol où Jessica93 se charge des balances. La veste Adidas comme uniforme et la sieste sur les canaps de la salle un quart d’heure avant le départ. Le régional de l’étape n’est pas du genre stressé. Seul sur scène, il déroule en switchant d’instrus régulièrement après avoir calé ses boucles. Une performance captivante, au son lourd où toute la foule s’est entassée pour l’écouter religieusement. Une messe noire.

La chaleur s’empare de la grande scène et les pintes défilent devant la température démoniaque relevée dans la salle. Les King Gizzard sont attendus et ils ne tardent pas à faire parler la poudre dès leur mise en place. Excellente idée mais pouvait-il en être autrement, les australiens débutent par le premier quart d’heure de I’m In Your Mind Fuzz. Se prendre l’un des meilleurs passages de l’année 2014, on a connu pire comme intro. A 7 zozos sur scène, il est difficile de ne pas se marcher dessus mais le groupe est à l’aise et conquiert la scène avec une folie contagieuse et une facilité déconcertante. L’harmonica est dinguo, Stu au chant / guitare lance l’estocade en permanence et s’amuse à caler sa tête de côté en sortant des grimaces improbables.

Là où les King Gizzard ont tout compris c’est aussi dans le choix de leur setlist. Les meilleurs morceaux sont de sortis et le best-of fonctionne parfaitement. Au lieu de verser dans leurs slows et leurs expériences, ils se sont « contentés » de leurs pépites. Le climat était bouillant, la bière a coulé à torrents et le show était excellent. Le meilleur concert de l’année, un des meilleurs que j’ai pu voir : n’en jetez plus, ils ont tout détruits.

Après ce déluge, compliqué d’embrayer. Pourtant, le retour salvateur dans le sous-sol climatisé se passe en douceur avec Camera, appliqué et déterminé à ne pas laisser la foule se reposer. Tous regroupé autour d’un trio dénué de chant, on ne voit pas le temps passé. Du post-rock rodé à surveiller.

Enfin, Clinic et ses blouses fermaient le bal. La fatigue nous rattrape et les souvenirs d’une première partie d’Arcade Fire en 2007 au Forest National nous maintiennent à flot le regard hagard. L’intro met du temps à prendre de l’ampleur et c’est au bout du 3ème titre que le set débute réellement. Après quasiment 4 heures de son et autant de litres d’eau éliminés, nous avons bien du mal à nous passionner pour ce groupe sympathique mais bien en-deçà de ce qu’on a vu précédemment. Saturé, pied au plancher et mange-micro sur la durée, Clinic nous fait rendre notre tablier.