S’il y a bien un concert que j’espérais, c’était celui-là. 2015 aura marqué le retour de deux formations mythiques. Faith No More et Refused. N’ayant pu voir FNM, j’espérais que les très rares Refused nous honoreraient d’une tournée, surtout en regard de l’album « Freedom » que j’ai adoré. Banco, c’est chez nos amis Belges du Trix d’Anvers que je me suis rendu avec un de nos chers lecteurs.
Après avoir franchi la frontière et passé le contrôle militaire, on déboule dans cette superbe salle composé de plusieurs espaces. Ce soir, c’est grand soir alors bingo, banco, Refused passe dans la grande salle, à l’acoustique irréprochable et nombreuses sorties de secours pour les plus anxieux.
En arrivant, c’est le trio belge Brutus qui fait résonner la salle de son répertoire tendu. Une belle presta mais que j’avoue avoir suivi de loin. Non, la « vraie » première partie, ce sont les américains de Failure qui vont l’honorer.
Bon, malgré le caractère mythique (à priori) du groupe des 90’s, c’est devant un public clairsemé que Ken Andrews et sa bande va égrener les titres de son dernier album mais aussi le connu (hum hum) « Fantastic Planet« .
Public encore clairsemé pour le rock 90’s de Failure au Trix d’Anvers mais un groupe qui a la frite. #hançava pic.twitter.com/Hyj9AUqIET
— VisualMusic (@visualmusicorg) 3 Décembre 2015
Bon, j’avoue, je rigole, je rigole mais le groupe avait de(ux) vrais fans présents et il a suffi que je dise à mon collègue le lendemain que j’avais vu Failure pour m’entendre dire « attends, t’as vu Ken Andrews mec ! »
Il faut dire que le groupe qui n’était pas venu depuis très longtemps venait aussi de se voir refuser sa première partie parisienne, faute d’un permis de travail délivré trop tard suite aux attentats.
Une situation à laquelle on ne pourra pas échapper non plus ce soir, les événements sont encore dans les têtes et forcément, entre les 4 militaires lourdement armés devant la salle et le blindé garé à côté de la friterie, on sent bien que quelque chose a changé.
Outside the venue in Antwerpen last night an armed car was parked and two heavily armed military… https://t.co/0QajmenOxk
— Dennis Lyxzén (@Lyxzenofficial) 4 Décembre 2015
En tout cas, les Suédois ne vont pas s’économiser, ici, c’est pas un concert Ikea, on monte pas, on démonte ! Quand on voit Dennis Lyxzen claquer des hi-kicks dès les premières notes du furieux Elektra, difficile de ne pas vouloir headbanger. Et ce, même dans la fosse avec les photographes (Rin a fout’, hardcore style). Le frontman donne tout, balance son micro, slammera même un peu plus tard.
Toujours est-il que le groupe va claquer du gros son avec une balance impeccable et enchainer derrière l’éponyme « The Shape Of Punk To Come » et c’est en fait ce qui va principalement nous attendre ce soir. Et même si j’ai une préférence pour le dernier disque, le public présent réagit bien plus sur le titres de TSOPTC que « Freedom« .
BORDEL ! @Refused dans la gueule, c’est énorme !!! Le père Dennis envoie sérieusement. pic.twitter.com/13uNRAkn7N
— VisualMusic (@visualmusicorg) 3 Décembre 2015
D’ailleurs quand un spectateur réclame New Noise dès la moitié du concert, c’est un Dennis rigolard qui lui répond « allons mec, on va pas jouer ça tout de suite, quel en serait l’intérêt ? »
Forcément. Le groupe va faire mal, très mal, il faut dire qu’aucun membre ne se ménage et Dennis est aussi bondissant qu’un lémurien tout en assurant sa presta en costard. La clässe. Mais forcément, un concert de Refused, ce ne sont pas que des titres de furieux, ce sont aussi des propos engagés et logiquement, ce soir, certains prennent tout leur sens. Dennis ainsi évoque la période où le groupe a écrit « 366« , évoquant la mort de 366 immigrés sur les bords de Lampedusa (That’s someone’s sister, That’s someone’s son, I’ve got a sister, I’m someone’s son, I want a better life, And I’m not the only one).
Depuis ce nombre a explosé et le leader de s’étonner que la réponse à ces drames hebdomadaires, de la zone euro, était d’être moins attractive, prônant alors l’ouverture aux autres et non le repli.
Ou encore la mascarade de la COP21 qui permettra d’enchainer l’ultra groovy « Servants Of Death » (But I can tell there’s more to sell, Earth to burn on this road to hell). Mais ce sont bien les attentas qui vont pousser Dennis à rappeler qu’il est important de venir encore aux concerts et que les salles sont des « safe place », des endroits où l’on doit prendre du plaisir et continuer à le faire pour ne pas céder face à l’extrêmisme.
Et bien évidemment, c »est le titre « New Noise » qui finira d’achever un public presque trop sage à mon goût mais tout de même conquis par le quintuor. Mon seul regret, ne pas avoir vu Dennis gueuler Murder, murder, murder !!! sur « Françafrique » mais bon, je suis déjà tellement heureux d’avoir vu le groupe que rien ne saurait entacher cette date.
Pas même cette petite pièce manquante.
Thank you very much to Epitaph Europe and especially Alma for her help !