Le groupe se produit à la Boule Noire, salle réputée pour sa petitesse ce qui n’est pas plus mal, et surtout pour un son trop fort… Alors que ce défaut peut poser de sérieux problèmes pour certains groupes, ce son rend hommage à l’album qu’est « Bloodsport » de Sneaker Pimps.
Et c’est pour cet album que le groupe vient enfin sur Paris, pour son propre concert a lui tout seul…
La salle n’est pas remplie, ce qui est pourtant difficile lorsque l’on voit la capacité plus que réduire de la Boule Noire, mais qu’importe, l’ambiance est très « amicale », un peu comme dans un café où l’on se pose sur les canapés, ou au bar, ou tout simplement par terre. Un truc convivial mais pas autant que lors du set… Les lumières s’éteignent, et après avoir écouté longuement patienté pendant une heure sous fond de George Mickael et Isaac Hayes, les lumières s’éteignent enfin. La foule hurle déjà alors que le groupe s’installe lentemant.
Ce sont les notes rétro de « After Every Party I Die » (chanson au titre digne d’Andrew WK…) qui entament le show, et rien que ça, ces influences sonores de Depeche Mode suffisent à incendier la salle… Cette chanson d’ailleurs inconnue pour la plupart du public puisqu’il s’agit d’un b-side n’empêche pas les cris hystériques visant le chanteur au look androgyne (ça sent le Placebo… ah, y a eu collaboration aussi?). Suivent alors une ribambelle de tracks issues du dernier album « Bloodsport« . Et c’est là qu’on se rend compte que Sneaker Pimps c’est un putain de bon groupe.
Alors que l’album semblait « seulement » magnifique à écouter, le trio amputé de Liam qui a « momentanément arrêté de jouer mais pas quitté le groupe » se donne à fond, et on a presqu’envie de pogoter, et la seule raison pour laquelle on ne le fait pas, c’est qu’il n’y a pas que le pogo dans la vie… Bah nan, y a qu’à écouter la musique, entre « Low Five« , carton assuré du groupe, et « Bloodsport« , impossible de ne pas penser à la paix dans le monde ou encore à cette salle qu’est la Boule Noire à l’ambiance feutrée. Manque plus que les lava lampes.
En fond, un écran a été installé. C’est assez rare de voir que les groupes prennent le temps d’installer une certaine atmosphère dans cette petite salle. Sur l’écran sont projetés des mini clips vidéos un peu à la façon de Tool, avec le taureau de « Bloodsport » qui court, la tête de ce gamin qui vient de se frapper, et tout ça correspondant aux différentes tracks, parfaitement coordonné. Le plus impressionant fut aussi la foule qui bougeait, un peu comme si tout le monde s’était transformé en mer houleuse. Et là où le trois quart de la salle aura droit à une jolie claque, c’est quand « Loretta Young Silks » est entamé par le groupe, en version française s’il vous plait, apparemment dédiée à une groupie du groupe. La voix de Chris sur scène largement valorisée, malgré une sono mal reglée, qui va des graves aux aigues sans froncer d’un sourcil. Impeccable. Et là, le concert fini, la moitié de la salle part à la recherche d’un bootleg, parce que vraiment là, on est tous sur le cul.