Il est à peu près 19h30 lorsque je franchis l’entrée du festival des 3 éléphants, muni de mon accréditation et de quelques provisions. On retrouve enfin les potes, et on se dirige déjà vers la scène pricipale, pour être sur de pouvoir voir Feist de très près. En fait, il est encore trop tot pour accéder à la grande scène, sauf si l’on est muni d’un pass. On montre donc le notre et magie, les barrières s’écartent, nous laissant fouler l’herbe fraîche de la campagne Lassayenne. En effet, le festival se tient à Lassay, petite bourgade buccolique de la Mayenne, non loin de l’Orne. Ce (encore) petit festival peut se vanter d’avoir tout de même attirer des groupes comme Cornu, Sergent Garcia, Tété, Java, Mickey 3D, ou encore Venus et An Pierlé, depuis 1998. Pour cette 7ème édition, les organisateurs avaient mis les petits plats dans les grands, en faisait venir sur deux jours Feist, Benabar, The Cat Empire, AS Dragon, Keziah Jones et Relax (en têtes d’affiches).
Le premier concert de la scène principale est donc celui de Feist, la petite chanteuse canadienne qui fait de plus en plus parler d’elle en ce moment. Elle entre donc sur scène en toute discrétion, seule accompagnée de sa guitare et de sa magnifique voix. Nous sommes tous assis sur l’herbe encore fraîche, profitant du soleil de 20 heures et à la voix de la chanteuse folk. Il n’y a pas encore foule pour l’instant. C’est bien, nous pouvons gouter aux joies d’un concert de Feist tranquillement, et elle nous distille pendant près de 45 minutes les morceaux de son album Let It Die, pour le plus grand plaisir des spectateurs présents. La chanteuse trouve vite ses marques et tente même quelques mots en un français plutôt hésitant, mais ce qui fait tout le charme de ce genre d’intervention n’est-ce pas ? Toujours est-il qu’elle charme l’assemblée, en chantant les morceaux comme « Gatekeeper », so, premier single « Mushaboom », « One Evening » … elle tente parfois quelques passages à capella, et nous avons alors le loisir de pouvoir admirer encore son talent de chanteuse. Feist parvient dans ces moments à faire passer autre chose que de la musique, presque des sentiments au public. La sensualité de sa voix alliée à un accompagnement volontier plus Rock’n’Roll à la guitare fait de son set la première grosse surprise du festival. Si Feist est une révélation pour beaucoup de spectateurs, il ne serait pourtant pas fou de prétendre qu’on entendra surement parler d’elle pendant un moment, du moins c’est que nous souhaitons ! si je devais dire ce que j’ai ressenti pendant ce concert, je dirais que la chanteuse venu du pays du sirop d’erable m’a totalement charmé et m’a même fais le plaisir de prendre une photo en sa compagnie. Suite à quelques mots échangés avec elle (j’ai réussi à lui filer l’adresse de Visual, Feist, si tu nous regardes ^^), elle prend congé de nous, et nous nous préparons à voir la deuxième tête d’affiche de la soirée qui n’est autre que …
… Bénabar M’sieurs Dames ! Le chanteur entre sur scène sous les acclamations d’un public venu en masse pour assister à sa prestation. Et il ne deçoit pas ce soir. Les titres de ses deux albums se succèdent, et que ce soit les titres du premier album comme « Porcelaine », « Trentenaire », « Majorette », ou encore « Y’a Une Fille Qu’habite Chez Moi », ou ceux de son dernier album, avec « Monospace », « Dis Lui Oui », l’excellent « La Station Mir », ou encore « Vade Retro Téléphone », Bénabar parvient à instaurer une complicité avec son public qu’il n’hésite pas à chambrer gentiment. Ses musiciens sont tout bonnement géniaux, et le sommet du concert est atteint lorsque Bénabar, derrière son piano, commence le morceau « Le Slow », qui n’est paru sur aucun de ses deux enregistrements, mais qu’il joue en concert, une chanson d’amour, enfin pardon, une parodie, qui fais sourire le public et ne fait que renforcer les acclamations du public. « Bénabar » est une bête de scène. Pour l’avoir rencontré et lui avoir parlé quelques minutes dans sa loge, il nous a assuré que sur scène, ce n’était pas lui qui se donner au public, mais bien un personnage, un personnage qui est l’opposé de celui à qui nous avons parlé, qui s’avoue ‘timide et pas très excentrique’, et à la question ‘Etes vous toujours le personnage de vos chansons malgré votre notoriété’, il nous répond, ‘déjà, on se tutoie s’il te plaît, et oui, évidemment, pour rien au monde je ne changerais mes amis, et je suis toujours cette personne plutôt discrète que je raconte dans mes chansons, et si je venais à changer, cela n’aurait plus aucun sens pour moi de chanter ces chansons’. Sur ce, nous le laissons finir sa bière, on prend une photo, et Hop, on s’en va.
On regarde le groupe The Cat Empire quelques minutes, un groupe australien orienté World Musique, qui fait danser le restant de festivaliers massés devant la scène principal. Le groupe met de l’ambiance, et on a l’impression d’assister à ce genre de concert où les festivaliers ne retiendront probablement pas le nom, mais qui parvient cependant à faire passer un bon moment à tout le monde. On profite de ce moment pour nous diriger vers la sortie et aller se reposer, car la journée suivante promet d’être plutôt géniale, et le repos est déjà bien mérité. Première soirée, premier constat, le festival mise sur l’ecclectisme, puisque outre ces groupes, se produise sous le chapiteau des groupes tels que La Tropa, ou encore Tinariwen. de quoi satisfaire tout le monde et rassembler des gens venus d’horizons musicales différentes.
Le samedi, vers 20 heures, on est tout frais tout reposé et on attend avec impatience AS Dragon, le groupe mené par la charismtique chanteuse Natasha, une mélange de Johnny Rotten et de Courtney Love. Ayant assisté à la fin des balances, on se dit que ça va être assez énorme, qu’il vont mettre le feu. Mais il n’est que 20 heures lorsqu’ils entrent en scène, et le public, qui ne les connais apparement pas, n’est pas encore au rendez-vous, et le concert commence devant une assemblée bien timide. Natasha lance un petit ‘Bonjour’, auquel le public ne répond pas. Ils commencent donc à jouer et enchainent les morceaux de l’album Spanked, avec les titres comme « Dog Love Dog », l’excellent « Dirty », ou encore le premier single du groupe, « Mais Pas Chez Moi ». Le batteur se déchaine derrière ses fûts et nous fait apprécier sa technique et la puissance de ses coups, et prend, entre deux morceaux, une photo de l’audience clairsemée. Le public semble apprécier mais ne se manifeste pas vraiment, se qui semble lasser la chanteuse. Ils jouent environ une heure, et au final, on a eu l’impression d’assister à un concert de très bonne qualité, mais qui, pour en avoir parlé a plusieurs personnes de public, aurait peut-être du être programmé plus tard en soirée. Mais ce n’est pas grave, on aura certainement l’occasion de les revoir lors d’un de leur concert, avec un public, on l’espère un peu plus enthousiaste.
Il est un peu plus de 21 heures 30 lorsque LA tête d’affiche du festival entre sur scène. Monsieur Keziah Jones est là, devant nous, et d’un petit geste salut le public, qui, cette fois ci, est bien au rendez-vous. Il est même difficile de trouver une place correct lorsqu’on arrive juste avant le début du set. Le guitariste alterne au cours de son show les morceaux avec ses deux musiciens (basse et batterie), ou les morceaux seul sur scène. Comme tout le monde le sait et a pu le voir, Keziah Jones est un virtuose de la 6 cordes, il en fait ce qu’il veut. Il joue donc la plupart des morceaux de son dernier album, Black Orpheus, dont « Kpafuca », le très beau, mais néanmoins beaucoup plus pop « Beautiful Emilie », mais également « Neptune », ou « Wet Questions ». Le public est réellement enchanté par la prestation du Nigérian, et les tête se laisse porter par le rythme de la 6 cordes de l’artiste. Le seul regret de ce conert reste néanmoins le manque total de communication avec le public, mais nous ne chipoterons pas là dessus, il préfere, selon ses propores mots ‘donner le meilleur de sa musique, se concentrer au maximum, et privilégier la qualité du spectacle’. Et c’est réussi. Keziah Jones est de ceux qui savent hypnotiser le public, qui savent le mettre à ses pied, juste par le talent musical, et dans la droite lignée des propos cités ci-dessus, le chanteur ne reviendra pas sur scène pour un quelconque rappel. Il nous a offert un set intense du début à la fin, et c’est tout de même avec regret qu’il ne remonte pas sur scène pour nous interpréter la reprise « All Along The Watchtower » (la version d’Hendrix, elle-même une reprise de Monsieur Bob Dylan), qui aurait je pense, totalement achevé un public qui rassemblait tous les ages, de l’adolescent à ses parents restés pas trop loin pour le surveiller … mais la plupart des ‘parents’, vont bien vite se coucher, et laissent leurs enfants chéris entre les mains de …
… No One Is Innocent, ça y est, ils sont enfin là, devant nous, vers 00h00. Depuis le temps qu’on attendais de les revoir … les jeunes sont aux avant-postes et la fosse est chauffée à blanc. Les bleus risque de se conter par dizaines au cours du concert qui s’annonce (évidemment), comme celui étant le plus attendu par beaucoup de jeunes (et de moins jeunes), néophytes ou nostalgiques, venus revoir ceux qui ont, dans la fin des années 90, donné à la France en compagnie de groupes comme Noir Désir, un alliage d’un son Rock puissant et d’un militantisme omniprésent. Que dire de ce groupe à part que c’est le chanteur emblématique Kemar qui a pris les rennes de cette nouvelle mouture du groupe et qui joue à merveille son rôle. la fosse est littéralement en feu, ça pogote de partout, et le charisme et la puissance de la voix du chanteur font merveille. Les classiques sont de sorti « La Peau », « Nomenklatura », « Diable », et jouent aussi de nouveaux morceaux, comme « Révolution.com », qui s’impose désormais comme l’une des nouvelles hymnes du groupe.Le groupe conclu un set musclé et qui laissera des marques en faisant reprendre à la foule dithyrambique en délire (à lire sur le ton de JP Foucault svp) « la jeunesse emmerde le Front National », très démago, mais aussi très engagé, et ça manque beaucoup les artistes qui ont quelque chose à dire (comment ça je critique les programmes musicaux des chaines hertziennes).
Le dernier groupe à prendre place sur la grande scène est Relax, un groupe de Hip-hop d’origine Hollandaise. N’étant pas un grand amateur en matière de rap-hip-hop, je ne m’attendais qu’à un concert assez plat et sans surprise, et pourtant … un trompetiste sur la scène, eh ouais, un vrai, avec une trompette (ça aide …). Ils nous distillent donc un set plutôt animé pour leur tout premier concert sur le sol Français, et j’avoue avoir été plutôt agréablement surpris par ce groupe, qui à, dans la continuité de No One, mais il est vrai dans un genre un peu moins ‘violent’, su faire participer le public qui ne demandais que ça. Le chanteur essaie de parler français et tente d’établir le contact avec les festivaliers, et on sent chez ce groupe une fraicheur et une envie de bien faire qui est finalement du meilleur effet, même, si encore une fois, je ne suis pas un adepte de ce type de musique, la trompette apporte cependant un chtit + non négligeable, et on pense parfois à Cypress Hill, comme sur des morceaux tels que « Tequila Sunrise » entre autre.
Le festival s’achève donc sur cette découverte Hollandaise, et les festivaliers s’en vont, (ou vont boire une toute dernier bière), avant de laisser la place aux bénévoles pour le démontage du site. Si l’on parle de chiffres, il y a eu environ 12.000 festivaliers en 2 jours, ce qui est (il va de soit), un zouli nombre pour un festival tel que celui ci. 300 bénévoles ont également pris part à la fête, que ce soit en décorant les maGnifiques loges des artistes, ou en motant/démontant le site. Le festival se boucle donc, et l’affiche de cette édition, ainsi que le nombre de spectateur laisse augurer du meilleur pour le futur de ce festival, où l’ecclectisme est mis en avant.