Allez… faut se lever… il reste encore des groupes à voir. Même si l’affiche du jour paraît moins alléchante que celle de la veille, et malgré les annulations de Deicide et Slapshot, faut se bouger. Bien que la fatigue soit importante, on se force donc à se lever sur les coups de 10H pour être sur de voir la totalité du set d’Imply In All
Imply In All – Velvet Stage
Si je tiens tant à voir ce groupe, c’est que ces p’tits gars sont des potos que j’ai vus à maintes et maintes reprises dans des caves de bars, voir même dans les rues de Bordeaux. Et les voir sur l’affiche d’un tel festival, ça me rendrait presque fier de pouvoir dire « Eux, j’les ai vus à une époque, on n’était même pas 10 dans la salle« . On rentre donc dans la Velvet et c’est avec plaisir que je vois qu’un petit millier de vaillants sont là pour voir ce qu’on les Bordelais dans les tripes. Le groupe se donnera à fond d’un bout à l’autre et je suis persuadé que les « newbies » en matière d’Imply In All ont pris leur claque. Tous les Bordelais présents dans la salle auront même le droit à une petite dédicace lors de l’entame du titre phare « Not so Far » (peut-être une pointe d’ironie là dedans, vu qu’on a plus l’habitude de faire 300metres que 500 bornes pour les voir …). Un set tout en efficacité malgré une corde de Benji qui a lâché au mauvais moment.
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Setlist :
1. Paradox
2. Through relliance
3. Perception
4. Not so far
5. Hate me !
Eradicate – Velvet Stage
Pas très motivé pour se bouger jusqu’à la Main Stage, on reste donc à attendre la prestation de Eradicate, intrigués par la description qui en est faite sur le programme : « Pour les fans de Fear Factory et Machine Head« . Une fois les balances faites, le set s’enchaîne immédiatement et on découvre un groupe de Metal Indus très en place. Les samples sont (trop ?) nombreux, les riffs sont efficaces, on pourrait presque affirmer vu le son qui leur est accordé que c’est plus puissant que Fear Factory la veille, et malgré cela, le public est aussi immobile que pour Fear Factory. Le groupe n’a pas pour autant démérité et nous a offert un set excellent. Probablement ma meilleure découverte française du Fury Fest.
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Alors qu’on se rend sur la Main Stage pour voir Scarve, on apprend en cours de route que la programmation sur la Main Stage a pris beaucoup de retard à cause des ingés sons de Slipknot qui se sont cru chez Mémé et qui ont pris un « petit » 2heures30 pour faire les balances. Entre les horaires du programme, les nouveaux horaires affichés prenant en compte les annulations de la journée et les « véritables » horaires dues à ce retard, on sait plus trop où on en est et on cherche autour de nous à savoir qui joue quand. On apprend que ça va être au tour de Tantrum de jouer et on rentre dans la Main Stage.
Tantrum – Main Stage
Autant le dire de suite, j’ai vraiment eu du mal. Le son était horrible, les structures inexistantes (en même temps, c’est normal pour du Hardcore Chaotique) et le groupe un peu en colère de ce retard qui a préférer perdre son temps à cracher sur Slipknot plutôt que de jouer. Pour ma part, je zappe.
Scarve – Main Stage
Un « steak mayo » plus tard, on tombe sur Scarve, formation nancéienne dont j’ai entendu beaucoup de bien. Niveau musical, c’est puissant et ça se ballade entre le trash et le death. Niveau chant par contre… non pas que les 2 chanteurs chantent mal, mais vu la longueur des passages instrumentaux dans les titres, j’ai du mal à comprendre l’intérêt des 2 chanteurs qui étaient plus souvent là en qualité de headbangers. A découvrir sur CD pour vérifier mes dires.
Une « Pause-caca » un peu longue me fait louper la quasi-totalité du set de Dew Scented et c’est bien dommage vu ce que j’entendais depuis mon trône (c’est pas très fin, mais en même temps, c’est un report sur le Fury Fest donc bon…).
S’en suit une conférence de Presse de Ben à laquelle tous les médias sont convoqués. Ben physiquement très affaibli nous annonce que bien que le Festival est archi-complet, il est malgré tout déficitaire ! La faute à la préfecture qui a refusait au dernier moment de lui accordait la sécurité civile, et il a donc du faire appelle au dernier moment à une entreprise privée qui lui a facturé la sécurité pour les 3 jours plus d’un million de francs ! Si on ajoute à cela les bénévoles bien moins nombreux que prévu (50 le dimanche au lieu de 300 et seulement 20 le lundi pour le démontage), on comprend les raisons qui ont poussé Ben à nous annoncer qu’il y a de fortes chances pour que le Fury Fest 2005 n’ait pas lieu. Cette nouvelle nous motivera assez peu à retourner faire la fête et ce n’est qu’à 18H que je retourne m’échauffer les tympans, une fois les tentes pliées et les sacs rangés dans la voiture.
Carnal Forge – Velvet Stage
Je ne connaissais pas du tout ce groupe, mais les seules trois lettres « SWE » du programme m’ont plus qu’encouragé à aller les découvrir vu mon amour pour les groupes suédois. Même si l’originalité n’est pas de mise, leur Trash Death ravie la fosse et on passera un bon moment avec eux.
Loudblast – Main Stage
Malgré un très bon son et un jeu de lumière bien placé, j’aurais beaucoup de mal à accrocher au set de Loudblast, et je retournerai prendre l’air assez rapidement. Décidément, la journée du samedi et l’annonce faite par Ben m’auront bien affaibli. Un petit détour par le Hall Presse pour tchatcher avec Corey Taylor et on retourne sur la Velvet.
Stampin Ground – Velvet Stage
A force de ne me parler que d’eux, bud m’avait convaincu de jeter une oreille à Stampin Ground. J’ai trouvé mieux que vérifier ses dires sur CD, et ça s’appelle « la programmation du Fury Fest » ! La salle est pleine à craquer quand le quintette débute son set. Le groupe nous assomme littéralement avec son Metal Hardcore surpuissant et la folie présente sur la scène ne tarde pas à envahir la fosse. La Velvet aura même le droit à son braveheart elle aussi grâce à Stampin et à leur « Everybody Owes A Death » qui laissera des séquelles. La fin du set sera difficile vu le monde présent dans la petite Velvet et la difficulté à respirer, et on regrette un peu que Stampin Ground n’est pas pu fouler la Main Stage pour conquérir plus de monde. La meilleure prestation sur la Velvet avec Walls of Jericho.
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Morbid Angel – Main Stage
Dernier repas sur le site, et on retourne sur la Main Stage découvrir le set du groupe de death par excellence : Morbid Angel. Le set n’a pas commencé que déjà Pete Sandoval scotche tout le monde. Il profite des balances pour nous marteler la tronche à grands coups de double pédale (quoi qu’on aurait pu croire à une quadruple pédale vu la vitesse). Une fois le set commencé, j’ai un peu de mal à prendre mon pied niveau musical, mais niveau technicité, je suis sur le cul malgré quelques problèmes au niveau du son (trigg de caisse claire sur la grosse caisse sur un morceau, un comble.). Et je ne devais pas être le seul à être scotché à ce point car toute la fosse était statique au possible (mais sans doute bouché bée et yeux grands ouverts).
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Slipknot – Main Stage
Vient enfin le dernier des 74 groupes à avoir mis le feu au Fury Fest. édition 2004. L’énorme bannière « [grope]Slipknot » à peine installée, on commence à entendre des sifflets envahir la salle et des dizaines de majeurs se lever. Une autre bannière fera son apparition dans le public et le « Slipknot Enculés » qui est inscrit dessus donne le ton : ce concert va pas se passer aussi bien que le groupe le voudrait. Si tous ces « trve rebellz » se liguent contre Slipknot, c’est parce que des rumeurs ont courues toute l’après-midi ; « Slipknot a demandé une rallonge de 15.000€ sur leur cachet pour faire le trajet Paris/Le Mans », « Slipknot a interdit aux autres groupes d’utiliser les jeux de lumières automatiques », « Slipknot a exigé une salle de restauration à l’écart des autres groupes », « Slipknot a exigé une salle de massage »… Slipknot-ci, Slipknot-ça, n’empêche qu’après vérification auprès du grand Ben il s’est avérait qu’aucune de ses rumeurs n’étaient vraies, comme l’on pouvait s’en douter. Revenons plutôt au concert. A peine le sample « 742617000027 » lancé, des dizaines de bouteilles de bouteilles remplies (mais pas toujours d’eau…) sont jeter sur la scène.
C’est donc en zigzaguant pour éviter ces projectiles que le groupe entre sur scène. Projectiles assez originaux tout de même puisqu’on a pu apercevoir des balais à chiottes et même un lapin mort ! Malgré cela, Slipknot entamera son set avec un « Sic » plus violent que jamais. Les 9 de l’Iowa ne céderont donc pas (comme ça a été le cas pour Diam’s au festival de Dour et pour 50 Cent au Reading) et joueront leur set comme si de rien n’était. Corey lance même au « public du fond » en riant un « j’en a rien a foutre que vous aimiez Slipknot ou non. On est là pour tous ces Crazy Maggots devant« . Le Clown prend ça beaucoup plus au sérieux, surtout quand il a repéré au 4 ème rang un de ces « lanceurs » et qu’il s’est presque jeté dans la fosse pour lui régler son compte (ça aurait pu être drôle s’il le neuneu en question ne se trouvait pas 2 rangs derrière moi et que j’ai essuyé presque tous les coups.) Le set se poursuit donc dans un tonnerre de décibels très audibles pour une fois (le son était limite parfait, et on se dit qu’au moins, ces presque 3H de balances auront servi à quelque chose). Après un « Eeyore » de retour dans la setlist et un « Disaster Piece » avec un Sid déchaîné sur le drumkit du Clown, on a le droit à la version « écourtée » de « Spit it Out » (sans le passage où Corey fait s’asseoir toute la fosse, ce qui est compréhensible vu la fosse..) et c’est là qu’on comprend que le groupe veut en finir au plus vite. Corey se risque tout de même à faire chanter l’intro de « Wait and Bleed » par la fosse, qui répond bizarrement au quart de tour. Le groupe quitte donc la scène au bout d’une grosse demi-heure, mais revient tout de même faire un rappel pour ne pas (trop) blaser ceux qui ont fait des centaines de bornes juste pour eux (ou presque). C’est donc avec « People = Shit » renommé « People Throw me Shit » pour l’occasion et un « Surfacing » dantesque que le groupe terminera sa prestation. Paul et Sid resteront tout de même sur scène par pur provocation ; Paul continuera à jouer n’importe quoi sur sa basse, juste histoire de montrer qu’aucun projectile ne peut l’atteindre. Sid quant à lui nous montre ce qui se trouvera être un prélude au clip « Vermillon« , à savoir un masque humain qu’il se met sur son premier masque. Les anti-Slipknot eux, quittent la Main Stage en cherchant à savoir qui a fait le plus beau jet (pire que des mômes j’vous dis…) et en chantant « On a gagné ! On a gagné ! » (le droit de ne pas voir Slayer l’an prochain, ça c’est sur, mais à part ça…)
Setlist :
1. 742617000027
2. Sic
3. The Blister Exists
4. Eyeless
5. Three Nil
6. Duality
7. Eeyore
8. Disaster Piece
9. Spit it Out
10. Wait and Bleed
Rappel :
11. 515
12. People Equal Shit
13. Surfacing
On ressort de la Main Stage blasés, ayant simplement en tête ce dernier « non »-evenement, se disant que sans cet incident, le festival aurait été quasi-parfait. Merci donc messieurs d’avoir « gaché » le plus gros festival français de musique extrême jamais organisé. Certes, ce n’est pas la seule chose dont on devrait se souvenir, mais c’est à coup sur l’événement principal dont tout le monde parlera.
En tout cas, Slipknot ou pas Slipknot, débiles mentaux ou pas, Festival Metal ou Festival Hardcore, le Fury Fest restera l’événement européen de l’année. Merci Monsieur Ben d’avoir permis à des milliers de Français de passer un week-end épuisant, mais inoubliable.
Visual au Fury Fest, en Chiffres (idée honteusement pompée à Nicko 😉 ) :
61H de présence sur le site
30 groupes aperçus sur 72 groupes présents (dont 20 vu en totalité)
939 photos de prises (dont 336 en ligne sur Visual)
2 x 3H de calme (entre 5H et 8H du mat’ sinon c’était l’orgie)
26 bières (record connu détenu par Patatorz avec au moins 50 bières. Quoi qu’une rumeur parle d’un festivalier qui aurait passé son festival au bar au point de ne voir aucun groupe sur les 3 jours !)
890km de transport
au moins 20km de marche sur le site
3 T-shirts trempés de sueur
1mac do
2 nestea
1 américain « steak moutarde »
2 américains « steak mayo »
1 crêpe immangeable servie avec les ongles noirs…
2 « chèvre-merguez »
Gros gros merci à :
Ben, Anne Claire et les autres du Fury Fest, Seb, David, Nicko, Lorenzo, Martin, Ben, Kornsickness, tous les ch’tits bordelais croisés là-bas (les Imply In All, les Conniving Silence, les Lost in Battle, les 1 Suppot et au Lit, les Edomah…), tous ceux que j’ai oublié, et à toi si t’as eu assez de temps à perdre pour tout lire jusque ici.