Il aura fallu attendre un certain temps avant que 36 Crazyfists viennent défendre sur une scène parisienne leur dernier opus « A Snow Capped Romance ». C’est donc le 10 avril, un an après la sortie de leur deuxième album, en compagnie des screamokids de From First To Last et des metalcoreux de Twelve Tribes que les américains viennent enfin prendre la température d’une Boule Noire gonflée à bloc. Quelques heures avant l’entrée sur scène des 36 Crazyfists, entretien relax les yeux dans les yeux avec Mick Whitney, le tout gentil bassiste du groupe.
Alors comment se passe la tournée ?
Mick Withney : La tournée se passe super bien. C’est notre première tournée européenne en tête d’affiche, toutes les dates sont sold-out, c’est dingue.
Vous deviez venir jouer en France en octobre dernier mais la tournée a été annulée, quelles en étaient les raisons ?
Mick : Je ne sais pas vraiment. On aurait perdu de l’argent en venant jouer si tôt en Europe, c’était une question de business je crois.
« A Snow Capped Romance » est sorti il y a maintenant un an. Toujours aussi content du résultat ?
Mick : Franchement, on en est plus que satisfait. Mais je t’avouerais que ça fait un an qu’on n’arrête pas de tourner, donc on commence à se lasser des morceaux de « Snow Capped ».. On a donc déjà débuté l’écriture du prochain album.
Je crois savoir que certains morceaux que l’on retrouve sur votre premier LP, « Bitterness The Star » dataient de 1995 ?
Mick : C’est ça. On l’a enregistré en 2000 et certaines compos avaient été écrites genre 5 ans avant. Tu imagines donc l’énorme écart entre les 2 albums. Et celles du prochain marqueront elles aussi une certaine évolution.
« A Snow Capped Romance » est beaucoup plus concentré, condensé, on sent la différence ; même s’il touche aussi bien au métal qu’au hardcore voire à l’emo .
Mick : Bien plus concentré c’est vrai. On est devenus plus matures, aussi bien musicalement qu’en tant qu’individus. Ce panel de genres, c’est essentiellement dû au fait que chacun d’entre nous a sa propre personnalité, écoute des groupes bien particuliers. Thomas (batteur) et Broke (vocals) sont plus portés sur le hardcore et l’emo. Steve (guitariste) et moi sommes les metalheads du groupe, écoutant à fond Pantera (rires). On est une sorte de groupe entre-deux.
C’est pour cela que vous vous permettez de tourner avec des groupes aussi variés que From First To Last et Twelve Tribes ?
Mick : Exactement, t’as entièrement raison.
Peux-tu me dire quelques mots sur l’artwork de « A Snow Capped Romance », ce qu’il est censé évoquer ? Le cour c’est pour le côté emo ?
Mick : Je sais même plus qui l’a réalisé, je suis désolé chérie (rires). Pour le côté emo, j’en sais trop rien (rires). Il n’y a rien de super profond : ça évoque l’amour et le gel dessus rappelle le froid de par chez nous. C’est plutôt frais et ça se marie bien avec le titre de l’album.
Ca te rappelle d’où tu viens, l’Alaska ?
Mick : Exact, le plus bel endroit sur terre, tu sais. On est encore vraiment très attachés à cette région, c’est là où je veux y finir mes jours. Imagine l’océan entouré de montagnes.Tu vois ça : « oh !.. » Il nous fallait juste 10 minutes pour rouler jusqu’aux montagnes.
Et par rapport à Portland, là où vous résidez désormais ? Musicalement parlant ca n’a rien à voir.tu peux d’ailleurs conseiller des bons groupes venant de là-bas ?
Mick : Même si ça n’a rien à voir, Portland reste une belle ville. Musicalement parlant, après, c’est clair que c’est complètement différent si tu compares les deux scènes. En Alaska, il y a une toute petite scène mais elle se bouge bien, notamment Search Engine qui viennent malheureusement de se séparer. A Portland la scène Hardcore – Metal est bien fournie : Rose Mayhem, un très bon groupe, The Mobsters un groupe que je viens de découvrir, si tu es fan comme moi de The Dillinger Escape Plan jettes-y une oreille, et d’autres bons groupes.
Ta playlist en ce moment ?
Mick : J’écoute pas mal Bullets For My Valentine, les derniers Queens Of The Stone Age et Mastodon.Candiria, aussi, un excellent groupe !
Vous avez donc commencé à écrire pour le troisième album ? Tu peux déjà me donner quelques titres de morceaux ?
Mick : Quelques uns. je peux déjà t’en filer deux : « Talk To A Phone Line » que l’on va jouer ce soir, et « Tonight My Heart Stops ».
Ca sonne emo tout ça (rires). Sérieusement, ça reste dans la même veine que « A Snow Capped Romance » ?
Mick : Ouais, plus ou moins. En fait on ne se dit pas vraiment : « on veut sonner comme ci ou comme ça », on joue juste ce qui nous vient à l’esprit. On ne veut pas avoir une chanson plus métal, une autre plus emo. Broke pose sa voix dessus et cela sonne comme cela doit sonner, tu voix ce que je veux dire.
Mais vous avez enregistré « A Snow Capped Romance » avec James Wisner qui a travaillé avec Further Seems Forever ou Dashboard Confessional, plutôt axé emo comme producteur ?
Mick : C’est vrai. Mais le mastering a été fait par Andy Sneer qui est lui, plutôt porté sur le métal. Donc on reste dans une optique d’entre-deux (rires).
Et vous allez retourner bosser avec Wisner pour le prochain ?
Mick : Je ne pense pas. C’est un mec bien, musicalement ça a été agréable de travailler avec lui. Mais bon, après personnellement.
L’album sortira encore sur Roadrunner ?
Mick : Yep. « Les gars, c’est reparti, un de plus avec vous ». On aimerait bien avoir fini de l’enregistrer avant la fin de l’été et le sortir cet automne. Et revenir jouer ici l’année prochaine, le plus tôt possible. On n’a pas envie d’attendre aussi longtemps que la dernière fois. 2 ans c’est bien trop long.
Une dernière question : le nom du groupe vient bien d’un film de Jackie Chan ?
Mick : Si si. Steve, comme nous tous mais surtout Steve (rires) est un énorme fan de Jackie Chan. On a d’ailleurs été dans le magazine Rolling Stone, dans le Top 10 des pires noms de groupes (rires). Je crois qu’on était 8ème. Ca nous a bien fait marrer.
Merci à Sabrina de Roadrunner et à Mick.