Interview ☭ Nada Surf

A la veille de la sortie de « The Weight Is A Gift », c’est dans un hôtel parisien que les membres de Nada Surf nous attendent. Les mains sont moites mais ce n’est sûrement pas dû à ce temps orageux ou à cette chaleur d’été typique de la capitale : rencontrer Nada Surf, c’est un peu comme croiser le chemin de Zinédine Zidane pour Jacques C., 74 piges et grand supporter de l’équipe de France.

Cela fait 3 ans que nous attendons votre nouvel album. Certaines chansons ont déjà été jouées en public en version acoustique. Le processus de cet album semble avoir pris un certain temps… Pouvez-vous nous en dire plus ?

Matthew : En fait plein de choses qui entrent dans le procédé de la préparation d’un album prennent du temps. Tout d’abord, nous devons faire la tournée de l’album précédant. Une autre chose est qu’on n’écrit jamais un album en le sortant directement après. Il faut vraiment qu’on écoute les chansons un bon nombre de fois avant de se sentir assez confiant pour les sortir. La majeure partie du processus est d’être sur qu’elles vont rester, qu’elles nous correspondent. Nous devons les faire connaître. Tu sais, le truc c’est que quand tu réalises un nouvel album tu finis par travailler pendant un long moment. La période entre laquelle on a enfin fini la tournée et celle où on sort le nouvel album est le seul moment où on peut vraiment vivre, avoir sa vie personnelle, une vie de famille. Alors on en a profité. J’espère qu’on n’a pas attendu trop longtemps.
Ira : Même si on ne change pas trop notre façon de faire la tournée on va essayer de prendre beaucoup plus de pauses pendant pour vraiment essayer d’allier nos deux vies. Mais bon, malgré cela je ne crois pas que ça changera grand-chose.

Quel est votre but premier quand vous faites un nouveau disque ? C’est avant tout pour le fun ? Découvrir de nouvelles choses ou encore rester proche de ce que vous avez déjà fait ? Un plan fixe que vous suivez ou au contraire vous laissez-vous porter par votre imagination ?
Matthew : Ah ouais, je pense vraiment qu’il s’agit de la réponse numéro deux. On ne s’inquiète jamais en se disant  » Il faut qu’on reste fidèle à ce qu’on fait « . Bien sûr : si tu te laisses aller et que tu restes dans la même direction générale pendant quelques années alors l’album sera apparenté au précédent. Celui-ci est vraiment dans la lignée du dernier, une sorte de suite. Mais ce n’est pas fait exprès. On n’a jamais de grand projet.
Ira : Moi si, mais je ne leur dit pas ce que c’est (rires).
Matthew : C’est ça, c’est ça.
Ira : Il garde plein de notes qu’il croit que je ne vois pas. Moi c’est différent, je ne montre pas les miennes.
Matthew : On essaye de rationaliser un petit peu. Pour notre premier album on écoutait un certain groupe qui était très intense, dramatique…
Ira :Vagnérien !
Matthew : Ouais, Vagnérien! Ils passaient d’un haut point à l’autre et chaque vingt secondes ils faisaient une descente de ton vertigineuse. Et puis hop ils recommençaient, paf, paf ! Alors on essayait toujours d’obtenir des séries de moments qui s’arrêtaient d’un coup sec à leur sommet et graduellement on s’est arrêté de faire ça et on s’est intéressé au reste du monde.

Nous avons remarqué que « High and Low » était plutôt un album grunge, que « Proximity Effect » était le plus rock. Pouvez vous dire que depuis « Let Go » et le prochain « The Weight Is a Gift » vous avez enfin trouvé votre propre style/marque ?
Matthew : Je pense que oui. Je pense que c’est bien… En fait, ma première réaction serait de répondre à cette question par « Non, bien sûr que non ! On est tous vraiment géniaux et naturels ». Je pense d’ailleurs qu’on fait les choses plus naturellement maintenant, on s’inquiète plus trop des définitions du genre « On est sensé être comme ci ou comme ça…
Une chose que j’avais remarqué, c’est la chanson « 80 windows  » du Proximity Effect à l’époque, mon dieu ! On était vraiment genre « Merde, ce qu’elle est lente et douce et un peu pleurnicharde…  » Une telle affaire ! Et en la réécoutant, c’est vrai. Bon, elle est lente, douce, mais ce n’est vraiment pas un drame. On est très jeune, même si nos goûts musicaux en matière de collection d’album est très éclectique, et ce depuis le début. L’organisme du groupe, tu sais, si tu le compares à un petit animal… On est encore très jeune et on grandit lentement. Ce qui est peut être une bonne chose dans un sens.

Etant des personnes qui doivent constamment créer…Vous sentez-vous perdu parfois ? Comment vous régénérez-vous ? Comment trouvez-vous de nouvelles idées, une force intérieure ?
Matthew : Et bien, tu ne peux pas t’y obliger d’une certaine manière, c’est quelque chose qu’on a toujours su, tu sais, pendant les répétitions… Parfois y’a des répétitions vraiment marrantes, celles où on arrive et on est genre : « Ca vous dit vraiment d’être là ? Non. Rentrons à la maison  » (rires). Parfois on ne joue pas du tout !
Ira : On ne se force jamais à faire quelque chose qu’on ne veut pas faire. Quand on a commencé « The Weight Is A Gift », j’ai essayé d’écouter le plus de musique possible. J’ai essayé plein de trucs différents, des vieux trucs, des trucs nouveaux, juste pour avoir le déclic. J’écrivais des trucs du genre, j’aimerais bien faire un truc de ce style, comme ça, comme ce batteur a fait dans ce groupe. J’essayais de m’imprégner de plein de trucs.
Comme on écrivait beaucoup au studio, il nous fallait être le plus créatif possible sur le moment car peu de choses ont été planifiées à l’avance. Une grande partie a été écrite spontanément. Le truc c’est que quand vous faites un album, vous avez écouté tellement de musique entre le précédent et celui-là que vous êtes constamment du genre « je devrais essayer le truc, tu sais ce groupe que j’aime beaucoup, j’aurais aimé faire un truc comme ça » alors t’essaies de continuer à jouer parce que tu changes en tant que musicien et en tant que personne. Les choses que tu as envie de faire changent par rapport à la façon dont tu évolues. C’est vraiment une extension du soi. Ton esthétique en tant que musicien est juste une extension de ta personnalité.
Matthew : Il faut parfois que je sois mis en quarantaine et que je me force à ne pas sortir ou passer du bon temps avec des amis en allant au ciné ou quelque chose comme ça. Parce que tu ne sais jamais quand ça va se produire, quand tu vas avoir ce sentiment. Si ça arrive quand t’es dehors, même si la chanson ne prend que quelques minutes à écrire, si tu n’es pas à la maison, et bien tes dix minutes, elles sont parties en fumée. Finito!

Alors vous avez toujours de quoi écrire ?
Matthew : Noooon…. Si, mais ça ne sert à rien ! Ca ne marche pas. Il faut vraiment écrire et être à la maison, et il faut attendre… et attendre…

Donc vous avez besoin de vous concentrer et d’être seul ?

Matthew : Ouais, en fait, je joue en quelque sorte le jeu de l’écriture. Quand est-ce que ça va arriver ? Quand est-ce que ça va être passionnant ? Si t’es seulement à la maison à rien à faire à coté d’une guitare et d’un enregistreur de cassette c’est un bon début ; tu es susceptible d’attraper un poisson. Donc je reste à la maison ; je fais de la pêche d’intérieur !

En regardant le message laissé par Matthew sur le net au sujet de la fuite du nouvel album on a l’impression que le groupe ne fait que survivre. Est-ce vraiment ce que vous ressentez ? (NDA : Matthew avait effectivement posté ce message)
Matthew : Ce message date de l’ancien CD. Et ce que qui s’est passé… bon, c’est un peu trop d’informations, mais quand « Let Go » était sur le point de sortir, on avait un manager… qui était tendu. Quand l’album s’est retrouvé sur le net, il a flippé, du genre c’était terrible ! Merde ! Une horreur ! Alors j’ai écrit cette lettre au ton lourd et sérieux sur le net « Est-ce que vous comprenez à quel point nous travaillons dur sur ces choses… » et après y a eu des fuites pour « The Weight Is A Gift », il s’est même vendu sur e-bay et le message à été réimprimé, la même lettre que j’avais écrite. Je suis déçu par rapport à ça, parce que bon, c’est « encore une fois ! »… C’est une lettre si solemnelle. Je ne ressens plus ça à présent et je ne pensais pas ça à ce moment là. J’essayais juste de réparer un désastre au sein du groupe. Mais ouais, quoi qu’il en soit, il a été divulgué… Je pense que c’est plutôt commun de nos jours. Je ne sais pas trop quoi dire.

Pourquoi avez-vous choisi d’appeler votre nouvel album The Weight Is A Gift ?
Matthew : J’ai la chance d’être accompagné de celui qui a nommé le nouvel album !
Ira : La majorité des paroles a été écrite plus tard jusqu’à la fin de l’album. C’est toujours la dernière chose qu’on fait. Nommer un album est toujours très difficile. Tu trouves toujours quelques trucs débiles, quelques trucs marrants. Est-ce que ça serait marrant si on l’appelait comme ça ou comme ça ?
Matthew : Le plus stupide des noms c’est quand on voulait appeler notre premier album « I Love my New Walkman ». Tu te rappelles, la première fois que tu mets ton nouveau walkman, tu parles toujours trop fort. « Est-ce que je crie ?! « 
Ira : Le but de ce titre était que tu devais le dire fort. C’était plus tard, quand on discutait au sujet du nouveau titre et que j’ai écouté l’une des dernières versions : Matthew a fini  » Do it Again  » et j’ai écouté les paroles, parce qu’il le dit dans le texte, et j’ai attrapé ce morceau de phrase. J’ai eu la chair de poule. Et je pense que c’est vraiment une belle chose, qui englobe beaucoup d’idées de base dans l’album. Je suis un batteur, je pense en rythme. Tous les autres albums ne contenaient que deux mots  » High Low, Proximity Effect, et  » Let go « . J’étais là : « Je veux pas d’un titre à deux mots. »
« The Weight is a Gift », quelle belle chose à dire ! C’est un peu bizarre. Et ça m’a frappé, cela fait en effet un joli titre… Alors il est allé tout en haut de la liste… Je crois qu’il n’y avait que deux ou trois titres potentiels. Mais Matthew en avait un qu’il aimait vraiment. Il l’aimait beaucoup parce qu’il était vraiment hors sujet. Il n’avait rien à voir avec l’album.
Je ne me souviens plus, mais je pensais qu’il était très particulier, qu’il allait bien à l’album en un tout. On doit avoir au moins six différentes interprétations de ce que veut dire le titre aux yeux des gens. Chacun a sa version : Est-ce que c’est parce que vous sortez avec des tops models et qu’elles ne pèsent pas beaucoup ? ».

A vrai dire, au début j’avais compris que vous aviez choisi ce titre en référence au fait que vous n’aviez pas beaucoup de temps et que c’est dans l’urgence et sous le poids du temps qu’on est le plus efficace/créatif. En bref, que le poids du temps serait comme un cadeau d’inspiration.
Ira : Ouais, nous travaillons bien jusqu’aux derniers jours prévus. C’est pour ça qu’on attend jusqu’à la dernière minute pour tout faire. C’est vrai. C’est pour ça qu’on répète pas non plus.

Vous considérez-vous très impliqués dans l’image graphique entourant votre musique ?
Ira : En fait, Daniel a fait tout le design du dernier artwork de The Weight Is A Gift. A la base, on avait employé quelqu’un pour nous aider. Il a fait quelques concepts initiaux, il nous a donné des douzaines de choses différentes à voir, et puis un copain nous a fait des peintures et après avoir regardé toutes ses idées nous nous sommes centrés sur deux d’entre elles. On n’arrivait pas à se décider. J’en aimais une, Matthew en aimait une autre, et d’habitude, ce qu’on fait c’est qu’on est très démocratique quand on n’arrive pas à décider. L’une pour la couverture Européenne et l’autre pour les Etats-Unis. Mais Daniel est très méticuleux. On décide toujours de la taille et de la forme des polices d’écriture. L’apparence de l’album pour tout ce qui est artistique nous est très importante . Et Daniel a passé des semaines et des semaines là-dessus. En fait je pense que c’est lui qui a fait la couverture. Il a aidé à mettre en place le placement final de chaque détail. Il a fait la mise en page.

Et concernant les vidéos ?

Ira : Et bien, non.
Matthew : En fait, nous n’avons jamais dirigé nos vidéos. Peut-être que nous le ferons un jour, mais pour le moment, c’est par principe. Ce serait seulement si l’un d’entre nous avait vraiment une idée en or. A ce moment là on la suivrait sûrement. Mais nous n’avons pas le sentiment que cela nous appartient comme si on était obligé de diriger toutes nos vidéos.
Ira : Nous en faisons assez. Laissons quelqu’un d’autre le faire.
Matthew : Et en fait, pour la vidéo de « Always Love », on a lu plein de propositions. Et rien n’était vraiment enthousiasmant. Et puis ce gars a envoyé une proposition pour aller en Lituanie faire une installation dans une forêt avec trois mille télés. C’était absolument fantastique. L’endroit en lui-même était génial ! Ca n’a rien à voir avec la chanson, pas de problème on s’en fiche !

Que ressentez vous, sachant que pas mal de gens vous connaissent seulement par votre titre « Popular », écrite il y a maintenant dix ans?
Matthew : Et bien s’ils n’avaient pas entendu ce titre, ils ne nous auraient sans doute jamais connu. C’est vraiment du bonus.

Mais vous avez écrit ce titre il y a dix ans, vous l’aimez toujours ?
Matthew : Ouais, on ne se sent pas obligé de le jouer. Je pense que le côté négatif de cette expérience, d’avoir une chanson à succès, a disparu. Après « The Proximity Effect » c’était chiant, mais maintenant c’est bien. C’est un petit événement à l’intérieur de plein de choses.

C’est un point tournant et un bon souvenir pour vous ?
Matthew : C’est un bon souvenir.
Ira : C’était une année vraiment inhabituelle, aucun de nous ne s’attendait à ça. C’était vraiment une époque géniale.
Matthew : C’était vraiment un point tournant, nous n’avions jamais tourné avant. Et tout d’un coup nous étions sur la route ! Vraiment une expérience grandissante. Mais maintenant, c’est notre quatrième album, on nous pose de plus en plus de questions, comme notre vue d’ensemble sur ce que nous avons fait. Et ton premier album est ton seul album, donc c’est 100% de ton oeuvre, le deuxième album est lui 50%, le troisième 33%… Tu sais, nous nous sentons chanceux d’avoir fait autant de disques et de tous les aimer. Tellement loin, tellement bon. C’est pourquoi ça prend si longtempsà sortir, parce que tu dois être sûr que tu l’aimes. Tu peux aimer beaucoup de choses sur le moment. Notre première session d’enregistrement n’était pas si bonne. On a vraiment commencé à enregistrer avant d’être prêt.

Vous semblez être aux antipodes du cliché rockstar. Vous êtes proches de votre public… Que voyez-vous en vous regardant dans le miroir ?

Matthew : Je pense que nous avons toujours les pieds sur terre, et quand je me regarde dans le miroir, je vois quelqu’un de vraiment chanceux. J’ai beaucoup d’amis qui tueraient pour avoir ce que j’ai ; ça laisse rêveur.

Vous avez l’air de prendre du plaisir à réinterpréter des chansons, comme celles des Pixies (« Where is my Mind ? ») ou d’Indochine (« L’aventurier »)… Qu’est ce qui vous plait dans cet exercice ? Et quelle autre chanson pensez réinterpréter ?
Matthew : Et bien nous sommes venus à Paris dans l’intention d’enregistrer un single francais, des fois c’est très tentant. Nous avons enregistré une chanson de Gainsbourg qui s’appelle « La Décadanse ». Ca ne collait pas, ça ne marchait pas. Et alors notre manager a proposé de faire celle-ci, et nous ne savions pas que c’était si connu. Vingt minutes avant d’étudier le titre, je ne l’avais jamais entendu. Et littéralement, c’était fait deux heures et demie plus tard. C’était si rapide, nous avons eu un sentiment d’ambivalence à ce propos peu de temps après. Elle a été jouée beaucoup plus que ce nous avions prévu. Mais en temps normal, quand nous faisons des choses comme ça, c’est comme monter dans un manège, parce que tu dois prétendre l’avoir écrit.
Ira : Tu dois faire comme si tu étais d’un autre groupe.
Matthew : Aujourd’hui sur Ouï Fm nous avons joué une version d’un titre de [Franck Black]. C’est vraiment sympa, nous souhaiterions que ce soit vraiment de nous. Quand j’étais adolescent, j’aimais jouer avec un livre de partitions, pas pour y travailler vraiment dur, juste pour m’en imprégner. C’était une tournée virtuelle d’un autre musicien.

Vous sentez-vous, mieux accueillis en Europe ou aux USA ? Et où vous sentez le plus reconnus ?
Matthew : Il y a quelques années, nous nous sentions vraiment bien mieux accueillis en Europe, et particulièrement en France. C’était l’endroit le plus chaud, mais maintenant tout va bien. Il n’y a plus cette différence entre les pays.

C’est bien pour toi, maintenant tu peux parler ta langue maternelle ! (à Ira)

Ira : Après que les gens m’ont demandé pendant des années pourquoi je ne parle pas français, maintenant c’est comme une mission pour moi [rire]Matthew : C’est une langue difficile !
Ira : Je suis fainéant, je voudrais bien. J’aimerais pouvoir prendre une pilule et parler français.
Matthew : L’anglais semble être l’une des langues les plus simples quand tu as les bases.

Qu’est ce que vous écoutez en ce moment ?
Matthew : J’étais dans une phase Hip-hop l’année dernière. Je suis très excité à propos du nouvel album de Kanye West, je suis à fond dans le producteur Timbaland. C’est une bonne période pour le rock, on se croirait dans les années 60. Les très bons groupes semblent bien s’en sortir : The Arcade Fire, super album, bonnes chansons… Quand on regarde le Top 40, on se rend compte que les bons albums ont de l’attention. C’était ma question préférée… mais je m’en suis lassé.
Ira : Je n’ai pas écouté de musique du tout. Je suis dans une période durant laquelle je déteste toutes les musiques. C’est toujours bien de découvrir un nouveau groupe que tu aimes vraiment de toutes tes forces. The Arcade Fire est le seul que j’aime de toutes mes forces.

(Matthew sort ses CDs pour nous montrer ce qu’il écoute en ce moment.)

Matthew : Mais tu sais quoi, j’ai demandé à mon père ce que j’écoutais quand j’avais un an. Et je savais que la réponse allait être « Beethoven » et ce genre de choses. Alors je lui ai demandé « Il n’y avait pas un titre en particulier ? » et il m’a répondu « Bien sûr ! 1052 ! ». Et quand je l’ai écouté, ça m’a vraiment fait quelque chose. Un vieux souvenir, une vieille sensation.
Ira : Mon père était un jazzman, et quand j’ai commencé à jouer de la batterie, il a joué une chanson avec moi. Très basique, en bougeant seulement les doigts de haut en bas. Juste les notes noires. Et un jour on était en voiture ensemble, et cette chanson est passée à la radio et m’a ramené dans mes souvenirs, quand j’avais 11 ou 12 ans, quand je jouais dans la cave.
Matthew : J’ai acheté une stéréo à cause d’un titre ! Je suis descendu dans un centre commercial et il y avait ces énormes postes miteux ; comme dans un western. Et il y avait cette chanson « Upside Down » (ils se mettent à chanter). Alors j’ai acheté cette stéréo.
Ira : Je suis comme ça aussi, si je vais acheter des fringues et qu’ils passent un bon titre, je suis plus avenant.
Matthew : On est très primitifs.

Avez-vous des projets en perspectives ?
Matthew : Non, le temps pour les side-projects est terminé.
Ira : En fait, je vais sûrement aller en Allemagne en janvier avec un groupe qui s’appelle Mapplewood. On va essayer de se voir une dizaine de jours. C’est la seule chose que j’ai en tête.

Un grand merci à Lauren (exploitée pour l’occasion), et bien entendu au grand Cedrick de V2 !