14 décembre. 9H12. J’ai encore un peu de temps devant moi mais je préfère arriver à l’avance car j’ai rendez-vous avec la belle Beth de Forget Cassettes dans un café dans le centre de Nashville (Tenessee). Je commande un thé et je la vois dans un coin fumant sa cigarette. Je lui souris et m’approche d’elle. – Salut ! Moi, c’est Glacejoe. Elle m’invite à m’asseoir. La discussion commence et elle me parle de Kundera et Blonde Redhead. On est fait pour s’entendre. En sortant mon calepin je fais tomber mon stylo. On se baisse pour le ramasser et là nos mains s’effleurent. On se regarde, on rougit et… Bip, bip, bip bip, bip, bip… Merde, mon réveil ! J’ai encore rêvé d’elle…
4 années se sont écoulées entre la sortie de Instruments Of Action et Salt. Beaucoup de choses peuvent évoluer pendant un tel laps de temps. C’est d’ailleurs le cas en ce qui concerne le line-up puisque Doni Schroader a quitté le groupe (2005) mais tu as été rejoint par Jay Leo et Aaron. Comment les as-tu rencontrés et pourquoi les avoir choisi pour continuer l’aventure Forget Cassettes ?
J’ai rencontré Jay Leo et Aaron lors des concerts qu’ils donnaient avec leur groupe respectif (Appolo Up! et). Je leur ai demandé de m’accompagner simplement parce que ce sont d’excellents musiciens. C’est une assez bonne raison de vouloir jouer avec eux.
On remarque également une évolution dans ta musique. Salt semble, de mon point de vue, plus sombre voire plus « agressif » comme en témoigne Venison, le titre qui ouvre l’album ou encore Nicholas. Il y a une sorte de colère dans ces titres qu’il n’y avait pas ou presque pas sur IOA. Qu’en penses-tu ?
Ils sont effectivement plus sombres mais c’est parce que ces chansons sont nées pendant une période très difficile de ma vie.
Ya t-il eu également une évolution dans tes textes ? Parles-nous d’ailleurs de ta façon de composer et de ce qui t’influence ?
Habituellement, je choisis des thèmes qui me sont chers, ensuite j’écris la musique et la mélodie. Puis je reviens sur ces thèmes et je les colle à la musique. Parfois les mots sortent tout seuls lorsque je compose une mélodie. Il me reste plus qu’à remplir les blancs ici et là. A chaque jour son inspiration. Tout dépend des expériences que j’ai vécues et de l’état d’esprit dans lequel je suis au moment d’écrire.
Même si tu es à l’origine de Forget Cassettes, qu’ont apporté Jay Leo et Aaron et à quel point ont-ils influencé tes compos ?
Ca dépend de l’état d’avancement des morceaux lorsque je les propose au groupe. Parfois, je leur fais écouter des idées et ils m’aident à faire le tri et arranger le tout. Ils sont tous les deux extrèmement talentueux et sont capables de jouer tout et n’importe quoi. Je leur fais toujours confiance pour rendre les titres encore plus solides.
Cela fait quelques mois déjà que Salt est sorti. Quelles ont les réactions de la presse spécialisée et du public jusqu’à présent ?
Plutôt bonne.
Vous avez beaucoup tourné ces derniers temps pour la promo de Salt, vous avez d’ailleurs participé au LadyFestMusicCity, un festival itinérant dont le but est de promouvoir et mettre en contact une communauté diverse de femmes faisant de la musique. Que penses-tu de ce genre d’initiative et pourquoi selon toi est-ce important d’y participer ?
Les femmes sont incroyables et font du grand art. On se doit de les supporter.
Que penses-tu de la place des femmes dans le rock d’aujourd’hui ? Y a-t-il des « rockeuses » pour qui tu aurais du respect ?
Si l’on met la politique de côté… Je pense ques les femmes se débrouillent plutôt bien en ce moment dans le monde de la musique comme Courtney Tidwell, Neko Case. J’ai récemment découvert The Cocteau Twins et je dois dire qu’Elizabeth Fraser a l’une des vois les plus indéfinissables que j’ai jamais entendu.
Quels sont les plans de Forget Cassettes dans le futur ?
Tourner, enregistrer, tourner, enregistrer.
Vous êtes originaire de Nashville. Peux-tu nous parler de sa scène indé ? Est-elle importante ? Y a t-il des groupes que tu nous recommanderais. Je sais que Jay Leo joue dans Appolo Up!
La scène indé de Nashville est vraiment géniale. C’est une ville idéale si tu es musicien. Il y a de très bons groupes issus de Nashville comme De Novo Dahl, Appolo Up!, Umbrella Tree, Jeff et Skyblazer.
Quels sont d’ailleurs les groupes ou les albums que tu écoutes en ce moment ?
Ca change avec les jours mais ces derniers temps, j’ai pas mal écouté Kate Bush, The Roches et une compilation d’arias italiennes.
11. Pour finir cette interview, je te propose un petit jeu, celui du portrait chinois.
Si tu étais une chanson ? At Last d’Etta James
Si tu étais un livre ? L’insoutenable légèreté de l’être de Milan Kundera
Si tu étais une boisson alcoolisée ? Un madras mojito
Si tu étais un mythe ? Le coup de foudre
Si tu étais un moment de la journée ? Le moment de la nuit où tu te réveilles et que tu réalises qu’il te reste encore quelques heures de sommeil.
Si tu étais un animal ? Mon chien Humphrey
Si tu étais un groupe ? Blonde Redhead
Merci d’avoir répondu à ces quelques questions !
Non, c’est moi qui te remercie.
Euh… De rien 🙂