Comment tenir un concert complet avec 5 titres et une vingtaine de minutes en banque ? C’est sûrement la question qui habitait une grande partie des spectateurs une fois la surprise et la joie de voir le chanteur des Foals dans un cadre si intimiste. Lors de notre interview réalisée en juin dernier, il nous avait annoncé une cover et des versions étendues des morceaux existants. Une promesse intrigante et pertinente puisque Paris Lagos London et son ambiance estivale se prête à délier, étirer et prendre son temps sur des chansons immédiates et déroulant déjà leur étreinte dans leurs versions initiales et compacts.
Parler du chanteur, c’est bien. Mettre à l’honneur ses compères, c’est mieux. Le casting en présence est composé de proches collaborateurs de Tony Allen et de Yannis.
-A la basse, le charismatique Seye Adelekan entendu chez Gorillaz.
-A la guitare, le besogneux Dave Okumu entendu chez The Invisible.
-Aux claviers, le discret et précieux Vincent Taurelle aussi en tournée avec Air.
-A la batterie, le cambrioleur Vincent Taeger anciennement chez Poni Hoax.
Sans tirer la couverture envers une seule personne, il serait malhonnête de ne pas valoriser la prestation du batteur. En plus d’avoir un style faisant irrémédiablement penser au Al Pacino de L’Impasse, l’assemblée est soufflée par sa facilité à changer de rythme, porter ses troupes, se démultiplier sans tous les sens sans sembler s’employer. Une performance fascinante et captivante permettant d’emballer les compos et de faire durer les deux jams qui seront là pour introduire le set et aussi pour l’emmener dans une transe d’un quart d’heure en plein milieu du show. Le premier single ‘Walk Through Fire‘ est l’indiscutable tube de la soirée au vu de l’applaudimètre, tandis que la mignonne ‘Clementine‘ jouée en rappel renverra tout ce beau monde vers la sortie.
Du début à la fin, on a vu Yannis se balader tel un chef d’orchestre. En complimentant, soufflant quelques mots à l’oreille sur l’orientation des morceaux. Un statut de leader qu’il endosse encore, toujours avec la retenue qui le caractérise. La nouveauté vient cependant de la durée des titres qui l’amène à être plus guitariste que chanteur. Les riffs caractéristiques du son des Foals ont bien sûr fait le voyage et envoleront les fans du groupe bien là ce soir. En découvrant Paris Lagos London, on avait l’impression que ces 5 titres nous crier les contours d’un été indien. A la vision du concert qui l’accompagne, c’est bien tout ce qu’on nous souhaite.